-
Climat: le pic des émissions chinoises attendu d'ici 2030, et non dès 2025, selon des experts
-
RTL fêtera mi-novembre les 25 ans de Laurent Gerra sur son antenne
-
Meghan Markle s'apprête à faire son retour au cinéma, selon des médias américains
-
Le procès contre Boeing se recentre sur une seule victime après un accord à l'amiable
-
Les actionnaires de Tesla votent sur le package à 1.000 milliards de Musk
-
NBA: Wembanyama frustré, le Thunder battu
-
Le typhon Kalmaegi se dirige vers le Vietnam après avoir fait 140 morts aux Philippines
-
Parfum de crise gouvernementale en Belgique autour du budget
-
Louvre: la Cour des comptes présente jeudi un rapport très attendu
-
Argentine: nouveau procès de corruption pour une Cristina Kirchner crépusculaire
-
Transat Café L'Or: Tom Laperche et Franck Cammas, paire gagnante à Fort-de-France
-
Première COP en Amazonie, les dirigeants à Belem pour sauver la lutte climatique
-
À l'Assemblée, les socialistes obtiennent une victoire sur la CSG sur le capital
-
Ligue des champions: Manchester City et Foden déroulent contre Dortmund
-
Ligue des champions - Marseille s'enfonce, l'Inter tient le rythme des leaders
-
Ligue des champions: L'OM, affaibli et malheureux, tombe encore face à l'Atalanta
-
Wall Street profite de données économiques meilleures qu'attendu
-
Trump brandit la menace du "communisme" après de cuisants revers électoraux
-
La Cour suprême se montre sceptique face aux droits de douane de Trump
-
Masters WTA: Rybakina et Anisimova en demies, Swiatek à terre
-
Trump paye les promesses non tenues sur le coût de la vie
-
La Bourse de Paris finit à l'équilibre sur fond d'attentisme
-
Enfants: l'exposition à certains polluants de l'air, potentiel facteur de risque de leucémies aiguës
-
Le Mexique intensifie sa lutte contre les cartels après le meurtre d'un maire antinarcos
-
Vifs débats autour des droits de douane de Trump à la Cour suprême
-
Harcelée sexuellement, la présidente du Mexique riposte
-
Vingt-neuf minutes sous l'eau, l'exploit à couper le souffle d'un apnéiste croate
-
XV de France: "Peu importe le résultat" face aux Springboks, assure Ntamack
-
Île d'Oléron: un conducteur, inconnu des services de renseignement, blesse volontairement cinq personnes
-
Au Pakistan, des Sikhs indiens "accueillis chaleureusement" malgré les tensions
-
Guillaume Meurice contre Radio France: audience aux prud'hommes le 10 décembre
-
La Cour suprême se penche sur les droits de douane massifs imposés par Trump
-
Foot: Mbappé et le PSG ont rendez-vous aux prud'hommes le 17 novembre
-
Bruxelles voudrait parachever le réseau à grande vitesse européen d'ici 2040
-
La discrétion, gage de survie des postes de commandement dans la guerre de haute intensité
-
L'humour, les pubs, le courage: le prince Harry rend hommage à l'identité britannique
-
XV de France: quels Bleus pour retrouver les Springboks deux ans après ?
-
Au Soudan, des images satellite pour témoigner des massacres d'El-Facher
-
Thomas Pesquet et Étienne Klein défendent "un optimisme raisonné" dans un livre
-
Bouygues s'associe au projet de centrale Sizewell C au Royaume-Uni
-
Île d'Oléron: un conducteur blesse 10 personnes, enquête pour tentatives d'assassinats
-
La Bourse de Paris sans direction claire dans un environnement d'aversion pour le risque
-
La Chine prolonge la suspension de droits sur les produits américains, dans un nouvel acte de détente
-
Foot: le PSG sur un fil face à la perpétuelle menace des blessures
-
Un homme "meurtri" qui reconnaît des "erreurs" : l'ex-roi d'Espagne Juan Carlos publie ses mémoires
-
Soudan: 40 morts au Kordofan, les combats s'intensifient dans la région
-
Enhanced Games: "je ne fais de mal à personne", se défend Mouhamadou Fall (à l'AFP)
-
Premières heures de semi-liberté pour Kohler et Paris à l'ambassade de France à Téhéran
-
Recrutés par les réseaux, ces mercenaires irakiens morts pour la Russie
-
"Personne ne pouvait les arrêter": les paramilitaires accusés de viols systématiques au Soudan
Dans une bibliothèque réfrigérée, de la glace ancestrale pour mieux comprendre le climat
Quel air respiraient César, Mahomet ou Christophe Colomb ? En banlieue de Copenhague, un frigo géant recèle, avec ses carottes de glace, les secrets de l'atmosphère depuis des millénaires et permet aux scientifiques de mieux comprendre les soubresauts du climat.
"Ce que nous avons dans ces archives, c'est le changement climatique dès la préhistoire, nous avons un relevé des activités de l'homme au cours des 10.000 dernières années", explique à l'AFP Jørgen Peder Steffensen, professeur de glaciologie à l'Université de Copenhague.
Les carottes de glace, c'est sa passion depuis 43 ans. C'est d'ailleurs en forant la banquise qu'il a rencontré sa femme, Dorthe Dahl-Jensen, elle aussi une sommité de la paléoclimatologie.
Souvent entre le Groenland et Copenhague, M. Steffensen administre depuis 1991 la bibliothèque des glaces de l'île-continent, qui avec ses 25 kilomètres cumulés d'échantillons est parmi les plus importantes au monde.
Ces fragments givrés sont d'autant plus exceptionnels qu'il ne s'agit pas d'eau gelée mais de neige compressée.
"L'air entre les flocons de neige est emprisonné sous forme de bulles et cet air a le même âge que la glace", dit-il.
Dans l'antichambre, ou salle de lecture, il fait -18°C, une température clémente face aux -30°C de la pièce principale, où quelque 40.000 blocs de glace sont emmagasinés dans des cartons.
C'est là que les chercheurs étudient les spécimens - jamais bien longtemps pour éviter le coup de froid - au microscope.
D'une boîte, M. Steffensen sort une carotte particulière, dont les bulles d'air sont visibles à l'oeil nu: de la neige tombée en l'an zéro.
"Nous avons donc la neige de Noël, la vraie neige de Noël", sourit le pétulant sexagénaire sous son épais bonnet.
- Roche mère -
Dans cette bibliothèque insolite, où les ouvrages sont exclusivement consultés sur place, les plus anciens extraits ont été ramenés dans les années 1960 de Camp Century, une base militaire américaine alors secrète au Groenland.
Les plus récents l'ont été cet été, quand les scientifiques ont atteint la roche mère dans l'est de l'île, à plus de 2,6 kilomètres de profondeur.
Ce dernier arrivage recèle des extraits d'il y a plus de 120.000 ans, pendant la dernière période interglaciaire, une époque où la température atmosphérique au Groenland était supérieure de 5°C à celle de maintenant.
"La planète a été beaucoup plus chaude qu'elle ne l'est aujourd'hui. Mais c'était avant l'arrivée de l'homme", souligne le glaciologue.
Les "nouveaux" blocs de glace devraient permettre de mieux comprendre la montée du niveau de la mer, qui ne s'explique que partiellement par la fonte de la calotte glaciaire.
Une autre partie de l'explication vient des "ice streams", ces glaciers qui s'amenuisent comme peau de chagrin.
"Si nous comprenons mieux les ice streams, nous pourrons avoir une meilleure idée de la contribution future du Groenland et de l'Antarctique" à la montée des eaux, avance M. Steffensen.
"Nous espérons pouvoir aider à déterminer le niveau de la mer dans cent ans" avec une marge d'erreur de 15 centimètres, bien moindre que la marge actuelle (70 centimètres), dit le scientifique.
- 'Trésor' -
Les carottes de glace sont les seules sources directes pour connaître l'état de l'atmosphère par le passé, avant la pollution anthropique.
"Grâce aux carottes de glace, nous avons pu déterminer comment les gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone et le méthane, varient au fil du temps. Nous pouvons également observer l'impact des combustibles fossiles à l'époque moderne", souligne M. Steffensen.
Ce projet est distinct de celui de la fondation Ice Memory qui ambitionne de récolter des carottes de glace sur vingt sites à travers le monde afin de les préserver dans la station franco-italienne Concordia dans l'Antarctique pour les chercheurs du futur, avant que ces ressources ne disparaissent en raison du changement climatique.
"Stocker la mémoire glaciaire du Groenland, c'est très bien", se félicite le président de la fondation, Jérôme Chappellaz.
Mais, s’inquiète-t-il, ce stockage dans un congélateur industriel peut être soumis à des aléas susceptibles d'effacer cette mémoire: pépin technique, problèmes de financement, attentat, guerre...
En 2017, une panne de congélateur avait exposé 13% des précieux échantillons de glace multimillénaire conservés par l'Université canadienne de l'Alberta à une chaleur indésirable.
Sur le plateau de Concordia, loin du chaos humain, la température moyenne annuelle est de -55°C, offrant des conditions de préservation optimales pour les siècles à venir.
"Ils ont un trésor", souligne M. Chappellaz dans un appel du pied aux Danois. "Il faut se protéger ce trésor et, dans la mesure du possible, faire en sorte qu'il rejoigne le patrimoine mondial de l'Humanité".
R.Shaban--SF-PST