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Royaume-Uni: une loi historique sur l'aide à mourir franchit une étape clé

Royaume-Uni: une loi historique sur l'aide à mourir franchit une étape clé

Les députés britanniques ont adopté vendredi en deuxième lecture une proposition de loi historique visant à légaliser l'aide à mourir pour certains malades en phase terminale, qui franchit ainsi une étape clé au Parlement.

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Le texte, qui doit dorénavant être examiné par la chambre des Lords, a été adopté à l'issue d'un scrutin serré, avec 314 voix pour et 291 contre.

Ses partisans, rassemblés dès le début de la matinée devant le Parlement avec des pancartes "My death, my décision" (ma mort, ma décision), ont laissé éclater leur joie à l'annonce du résultat.

"Ce vote envoie un message clair (...) le changement est en marche", a réagi la directrice de l'association Dignity in Dying (Une mort digne) Sarah Wootton.

A l'inverse, le directeur du groupe Care Not Killing (soigner, ne pas tuer) Gordon Macdonald, opposé au texte, a dénoncé un projet de loi "profondément imparfait et dangereux".

Le texte adopté par les députés prévoit la légalisation de l'aide à mourir pour les adultes en phase terminale, dont l'espérance de vie est inférieure à six mois, et qui sont capables de prendre eux-mêmes la substance provoquant leur décès.

Le vote est "le résultat dont beaucoup de gens ont besoin" pour avoir "le choix à la fin de leurs jours", s'est félicitée la député travailliste Kim Leadbeater, à l'origine de cette proposition de loi.

"Je ne sous-estime pas l'importance de ce jour. Il est rare que l'on nous demande de nous attaquer à des questions de moralité, d'éthique et d'humanité", avait-elle déclaré en ouvrant les débats, défendant les "nombreuses garanties" et les "critères stricts" présents dans le texte.

Selon un sondage publié jeudi par l'institut YouGov, 73% des Britanniques soutenaient la proposition de loi.

- avoir le choix -

Les députés ont apporté plusieurs changements notables par rapport à la version adoptée fin novembre en première lecture, où la proposition avait bénéficié d'une majorité un peu plus importante.

Outre deux médecins, le dernier mot pour autoriser une aide à mourir sera dans les mains d'un collège d'experts, et non du ressort d'un juge de la Haute cour de justice, un changement fustigé par les opposants.

Une personne ne pourra pas être éligible si sa santé se dégrade parce qu'elle a volontairement arrêté de se nourrir.

Devant le Parlement, David Walker, 82 ans, s'est dit "tellement heureux" de l'issue du vote. "Ce n'est pas seulement pour moi, mais aussi pour tous les gens qui traversent ce que j'ai traversé", a ajouté ému ce retraité, dont la femme, gravement malade, lui avait demandé en vain de l'aider à mourir.

"Cette loi ne signifie pas que les gens doivent choisir, elle signifie que chacun a le choix. Je pense qu'il est important que chacun ait le droit de faire ses propres choix", s'est également réjoui Emma Stirk, une étudiante de 19 ans.

"Le projet de loi ne protège pas suffisamment" les personnes vulnérables qui pourraient avoir recours au suicide assisté, s'est en revanche inquiété Martha Owens, étudiante de 21 ans opposée au texte.

"Nous devons changer de manière à aider les gens à vivre dignement et à vivre le mieux possible jusqu'à la fin de leur vie", a-t-elle insisté.

- Starmer a voté pour -

Les partis politiques n'avaient pas donné de consigne à leurs élus. Le Premier ministre Keir Starmer a voté en faveur du texte, mais les votes ont été très partagés au sein de son gouvernement.

S'il est finalement adopté dans les deux chambres, il faudra encore attendre quatre ans avant que le suicide assisté ne soit effectivement mis en place en Angleterre et au Pays de Galles.

Selon une évaluation du gouvernement, entre 160 et 640 suicides assistés pourraient avoir lieu dans la première année, avant une hausse progressive jusqu'à environ 4.500 la dixième année.

Actuellement, l'aide médicale à mourir est illégale et fait encourir 14 ans de prison en cas d'aide ou d'incitation en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord.

En Ecosse, où une personne aidant quelqu'un à mourir peut être poursuivie pour homicide volontaire, les députés ont adopté le mois dernier en première lecture un projet de loi pour légaliser le suicide assisté.

L'île de Man est devenue en mai le premier territoire britannique à légaliser une forme d'aide à mourir.

B.Mahmoud--SF-PST