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Tour de France: Eros Poli ou l'"impossible" victoire d'un colosse au Ventoux
C'est l'une des victoires les plus improbables de l'histoire du cyclisme: en 1994, Eros Poli, un colosse italien de près de deux mètres, passe en tête du Mont Ventoux pour s'imposer sur le Tour de France: 31 ans plus tard, il raconte son épopée à l'AFP.
"C'est impossible que je gagne cette étape-là, impossible", expose d'entrée le Vénitien âgé aujourd'hui de 61 ans alors que le Tour fait une nouvelle fois étape au Ventoux mardi.
Avec ses 1,94 m et 83 kg, il était l'antithèse d'un grimpeur, un simple domestique, équipier modèle qui souffrait comme un damné dans la montagne.
"J'étais toujours le premier lâché. Trop gros, trop grand, trop lourd." Mais ce 18 juillet 1994, en plein cagnard, Eros Poli entre dans la légende.
"Fâché après une attaque de Cassani au ravito" en début d'étape, il va d'abord chercher, sur ordre de son directeur sportif, le fugitif avant de s'échapper en solitaire, sur le plat, un terrain qu'affectionne ce gros rouleur, champion olympique et du monde du contre-la-montre par équipes.
Déchaîné, il aborde le Ventoux avec près de 24 minutes d'avance. Au sommet, il n'en compte plus que quatre sur son compatriote Marco Pantani, parti à l'attaque. Suffisant pour s'imposer avec 3 min 39 sec d'avance à Carpentras, dans la vallée.
"J'avais pourtant passé une sale nuit. Je m'étais couché à une 1h30 du matin pour regarder la finale de la Coupe du monde Italie-Brésil qu'on perd aux tirs au but, c'était dramatique. Et j'étais tellement fatigué de l'étape de la veille. Le matin à l'hôtel, je devais descendre deux étages car l'ascenseur était cassé, j'ai failli ne jamais y arriver."
- "Pourquoi il pleure papa ?" -
Lui vient alors en tête la chanson de James Brown: I Feel Good. "Elle m'accompagnera toute la journée".
L'odyssée commence pour celui arrivé dans le monde pro seulement à 27 ans, après avoir découvert le vélo avec son père lors de la crise pétrolière en 1973 où le gouvernement italien avait interdit la circulation automobile un jour sur deux.
"J'arrive au pied du Ventoux avec 24 minutes d'avance. Les premiers kilomètres ça va encore. Mais après, avec la chaleur et la pente, ça devient très dur. Je regarde mon compteur, j'avance à 8 km/h. Je rame. Ce n'était plus du vélo mais de l'aviron."
Soudain, son directeur sportif vient à sa hauteur. "Eros, Pantani a attaqué. Je me dis: pas lui! C'était le seul qui pouvait me rattraper. Marco, tu es mon frère, mon ami. Qu'est-ce que tu fais ?"
Il reprend confiance sur un faux-plat. "Mais à deux kilomètres de la stèle Simpson, je prends un gros coup sur la tête quand j'entends l'hélicoptère qui arrive. Pantani !"
Mais "le Pirate" est encore loin. "J'amorce La descente. Je prends tous les risques. Je descends comme un connard. J'avais mal partout."
Il réalise que "c'est gagné" à seulement cinq kilomètres de l'arrivée. "L'émotion monte, je pense à ma femme, à ma petite de trois ans devant la télévision. Elle se fâche contre le commentateur. Pourquoi il pleure papa ?"
- "Que des légendes. Et moi" -
En franchissant la ligne, Eros jette sa casquette et fait une révérence. "J'étais comme dans un théâtre ouvert. Je voulais remercier le public m'ayant encouragé toute la journée."
Il ne réalise pas tout de suite la portée de son exploit. "J'étais content mais tout le monde me dit: tu n'as pas gagné une étape du Tour, tu as gagné l'étape du Ventoux."
Il ne réalisera vraiment que deux ans plus tard. "On fait un dîner avec les anciens vainqueur du Ventoux. Il y a Charlie Gaul, Bernard Thévenet, Eddy Merckx, Bernard Vinault, Jean-François Bernard. Que des légendes. Et moi."
Il remonte une première fois sur le Mont Chauve en 2006. "J'avais un bar à Vérone où venaient des amis cyclistes. Un soir, on avait bien bu, on a dit qu'on allait le faire ensemble. J'ai organisé un bus. On était quarante. C'était génial."
Depuis, il y retourne régulièrement pour accompagner des clients pour des voyages vélo et un documentaire, "Grinta!", qui sort cette semaine. "Tous les ans ça devient plus dur."
Mais désormais il sait que sa victoire "a touché beaucoup de gens". "Parce que c'est le Ventoux. Et parce que c'était moi. J'avais toujours rêvé de passer un col en tête, de fendre la foule qui s'ouvre devant toi. C'est le plus beau spectacle du monde. Mais c'était juste un rêve impossible", dit Poli qui ne gagnera que deux victoires en pro de toute sa carrière.
"Mais ce jour-là, le rêve est devenu réalité. C'est beau. Ça montre que tout est possible. Je n'étais qu'un simple domestique."
I.Matar--SF-PST