-
Epstein a affirmé dans un email que Trump "savait à propos des filles"
-
Moins de droits de douane sur le café et les bananes ? Washington semble y songer
-
Clôture sans procès du dernier grand dossier d'amiante, celui du campus parisien de Jussieu
-
JO-2028: le 100 m féminin dès le premier jour et un "Super Samedi" au programme (organisation)
-
La suspension de la réforme des retraites en passe d'être votée à l'Assemblée
-
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal gracié et bientôt transféré en Allemagne
-
Boualem Sansal, écrivain dissident symbole des fractures franco-algériennes
-
Amiante sur le campus parisien de Jussieu: la Cour de cassation valide définitivement le non-lieu
-
Energie: essor rapide des renouvelables, la demande de pétrole se stabilise "vers 2030", selon l'AIE
-
La Turquie enquête sur le crash meurtrier de son avion militaire en Géorgie
-
MSC Croisières commande 2 navires aux chantiers de Saint-Nazaire pour 3,5 mds d'euros
-
En Équateur, les habitants de Manta divisés sur l'éventuel retour d'une base militaire américaine
-
Un scandale de corruption et des batailles judiciaires jettent une ombre sur la présidence Zelensky
-
Le surprenant succès des spiritueux au Bangladesh
-
Papillomavirus et méningocoques: campagne de vaccination dans les collèges de janvier à juin 2026
-
Emmanuel Macron vient à Toulouse "sonner le tocsin" sur les réseaux sociaux
-
Islamabad sous haute-sécurité après un attentat-suicide
-
Législatives en Irak: la liste du Premier ministre remporte une large victoire, selon son entourage
-
Dans le sud du Liban, Israël accusé d'empêcher la reconstruction
-
"On est déjà dans la science-fiction": la discrète révolution des neurotechnologies
-
La Bourse de Paris profite de l'optimisme et de l'appétit pour le risque
-
Trump estime avoir "l'obligation" de poursuivre la BBC
-
En Roumanie, des livreurs étrangers cibles de violences xénophobes
-
Les agriculteurs s'invitent à une visite du président Macron à Toulouse
-
Vin: la production mondiale attendue en 2025 se ressaisit, mais reste basse
-
Retraites: la CGT appelle les députés à "modifier la copie" avant le vote
-
Johannesburg se fait propre pour le G20, ses habitants grincent des dents
-
En Ethiopie, le fléau du prosopis, l'arbre qui a "tout envahi"
-
Reprise partielle ou liquidation? L'aciériste Novasco va connaître son sort
-
Tabac: un buraliste sur trois vend encore aux mineurs, selon une association antitabac
-
La cathédrale Saint-Guy de Prague enfin dotée d'un orgue à sa hauteur
-
NBA: le Thunder tranquille contre les Warriors, les Knicks sur leur lancée
-
Inde: le bilan de l'explosion d'une voiture à New Delhi passe à 12 morts
-
Energies: élan des renouvelables, pic possible du pétrole "vers 2030", selon l'AIE
-
En Chine, les soldes de la Fête des célibataires perdent de leur charme
-
La musique générée par IA devient presque impossible à déceler, selon une étude Deezer/Ipsos
-
Chine: le roi d'Espagne en visite d'Etat, 18 ans après son père
-
Vingt militaires turcs tués dans le crash d'un avion en Géorgie
-
Un porte-avions américain au large de l'Amérique latine attise les tensions avec le Venezuela
-
Gabon: Sylvia et Noureddin Bongo condamnés à 20 ans de prison par contumace pour détournement de fonds publics
-
Le plan de lutte contre la fraude sociale et fiscale soumis au Sénat
-
A Paris, ouverture d'un procès historique sur les crimes dans l'est de la RDC
-
Réforme des retraites: les députés vont enfin voter
-
La France met en garde contre l'instabilité dans les Caraïbes à l'ouverture du G7
-
"Trump est temporaire": le gouverneur de Californie vedette américaine de la COP30
-
Wall Street tirée par la fin à venir de la paralysie budgétaire
-
La paralysie budgétaire touche à sa fin aux Etats-Unis, sur fond de dissensions démocrates
-
Plus de la moitié des électeurs se sont déplacés pour les législatives en Irak
-
A la COP30, le gouverneur de Californie s'en prend à Trump
-
Masters ATP: Alcaraz entrevoit le dernier carré et le trône de N.1 mondial
Boualem Sansal, écrivain dissident symbole des fractures franco-algériennes
Écrivain dissident admirateur de Camus et Orwell, polémiste révéré par les droites françaises, le romancier Boualem Sansal, gracié mercredi après un an en détention dans son pays natal, est devenu un visage marquant des fractures entre Paris et Alger.
La vie de cet ex-fonctionnaire algérien octogénaire bascule le 16 novembre 2024 quand il est arrêté à son arrivée à Alger en provenance de Paris, avant d'être emprisonné.
Son sort émeut aussitôt en France où une campagne se lance en faveur de cet auteur franco-algérien, athée revendiqué, adversaire acharné des jihadistes et critique féroce du pouvoir à Alger.
Malgré ces soutiens, Boualem Sansal sera condamné à une peine de prison de cinq ans, accusé d'"atteinte à l'unité nationale" après des déclarations en octobre 2024 au média français d'extrême droite Frontières, où il estimait que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de régions de l'ouest algérien comme Oran et Mascara, appartenant précédemment, selon lui, au Maroc.
Ce territoire, considéré comme "non autonome" par les Nations unies, est l'objet d'un conflit depuis 50 ans entre le Maroc et les indépendantistes du Polisario, soutenus par Alger.
"Mon père est un symbole. Or les symboles, on essaie souvent de les faire taire, mais ils reviennent toujours", estimait début novembre sa fille Sabeha Sansal dans le JDD.
- "Disgrâce" -
Sa condamnation aggrave les tensions entre la France et l'Algérie et confirme sa disgrâce dans son pays natal, débutée il y a de longues années.
Dès 1999, son entrée en littérature avec "Le Serment des barbares" le voit relater l'influence des intégristes en Algérie dans une société où règneraient violence et corruption.
En 2003, ses prises de position contre le pouvoir algérien et contre l'arabisation de l'enseignement sont mal accueillies dans son pays natal, où il est peu connu du grand public.
Un autre de ses romans, "Le Village de l'Allemand" est même censuré en Algérie car il dresse un parallèle entre islamisme et nazisme.
En revanche, en France, "Rue Darwin" lui vaut le Prix du roman arabe en 2012 et l'Académie française lui décerne en 2015 le Grand Prix du roman pour "2084". S'inspirant du chef-d'œuvre de George Orwell "1984", il y décrit la montée de l'islamisme en Abistan, pays imaginaire où on doit prier neuf fois par jour.
Encore très récemment, il a reçu en France le prix Renaudot poche pour "Vivre".
L'une des lectures préférées de cet auteur de 81 ans est Albert Camus, avec qui il partage des racines algéroises. "Le hasard de la vie, c'est que, quand j'étais gamin, j'habitais son quartier (...) Je voyais sa maman. C'était mon premier écrivain, le premier que j'ai lu", expliquait-il en 2010 au quotidien l'Humanité.
Affirmant qu'il est né en 1949, Boualem Sansal s'est en fait retranché cinq ans par coquetterie, selon son éditeur Antoine Gallimard.
- "Sphères du pouvoir" -
Il a donc 18 ans quand l'Algérie devient indépendante, en 1962. Formé à Polytechnique à Alger, docteur en économie, il participe à la construction du jeune État et il devient haut fonctionnaire au ministère de l'Industrie.
"C'est un homme qui a été dans les hautes sphères du pouvoir algérien", rappelle l'écrivain franco-algérien, Kamel Bencheikh, qui a plusieurs fois appelé à la libération de son "ami".
Un autre de ses confrères, Kamel Daoud, prix Goncourt 2024, a aussi pris fait et cause pour lui. "Boualem Sansal, c'est un Franco-Algérien, un lien vivant entre les deux pays. Si on l'emprisonne, c'est aussi pour punir ce lien", a-t-il estimé début novembre sur Radio Classique.
Dans son pays natal, l'auteur est très critiqué dans les milieux intellectuels, considéré comme aligné sur les positions de l'extrême droite française sur l'immigration ou l'islam, et les revendications du Maroc, grand rival régional.
Boualem Sansal n'a par ailleurs jamais hésité à froisser le pouvoir algérien qui, selon ses déclarations au Figaro en 2019, "dispose de tous les moyens et d'abord de la détermination pour abattre quiconque approcherait la ligne rouge".
En octobre 2024, Boualem Sansal va plus loin en remettant radicalement en cause la vision de l'Histoire promue par le pouvoir algérien.
Quand une question lui est posée sur le Maroc, pays d'origine de son père et celui avec lequel la France vient de se rapprocher, il répond : "La France n'a pas colonisé le Maroc, pourquoi? Mais parce que c'est un grand État. C'est facile de coloniser des petits trucs qui n'ont pas d'histoire".
E.Qaddoumi--SF-PST