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L'Allemagne "à terre", la grande angoisse de l'électorat d'extrême droite
Deux cerbères montent la garde à l'entrée du châtelet, mais l'ambiance à l'intérieur est détendue.
Une trentaine de personnes, surtout des retraités, sont venues ce soir-là à Schwedt-sur-Oder, près de la frontière polonaise, écouter l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) parler de santé publique. Les sympathisants n'hésitent pas à s'éclipser pour commander une bière.
De réunions en petit comité en visites sur les marchés, le parti d'extrême droite creuse patiemment son sillon en vue des élections législatives du 23 février, où les sondages lui prédisent un doublement de son score de 2021 à plus de 20%. Son carburant: la peur du déclassement, de l'immigration et la nostalgie du passé qui taraudent une part croissante des Allemands au quotidien.
- Nostalgie du D-Mark -
"Le pays entier est pratiquement à terre", se lamente Frank Iffert, un retraité de 66 ans venu à la rencontre organisée à Schwedt, dans le Brandebourg. "Nous allions mieux avec le Deutsche Mark", jure-t-il, alors que le parti promeut la sortie de l'euro et de l'Union européenne.
Face à la crise industrielle qui affaiblit l'Allemagne pointe la nostalgie de l'après-guerre, quand "tout le monde a retroussé ses manches pour reconstruire le pays".
L'AfD se nourrit de la récession que connaît l'ancienne locomotive économique de l'Europe depuis deux ans.
Ancien électeur du parti démocrate-chrétien conservateur CDU, Enrico Schulz voudrait encore "la même politique qu'à l'époque de (Helmut) Kohl", le chancelier de la réunification, qui défendait les valeurs traditionnelles. Car ensuite avec le cap centriste imprimé par Angela Merkel, la CDU a "fortement déçu" ce chef de petite entreprise rencontré à Schönewalde, un village au nord de Berlin, où il a toujours vécu.
Dans cette région de l'ancienne Allemagne de l'est communiste, l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) pointe en tête des sondages avec près de 30% des voix.
- "Moins d'Etat" -
Car les habitants de l'ex-RDA communiste "reconnaissent cette folie" qui a un air de "déjà-vu", affirme cet homme de 55 ans, dénonçant le poids des impôts qui ne récompenserait plus le travail. "J'ai vécu le socialisme, je n'en ai pas besoin une deuxième fois", affirme ce partisan du "moins d'Etat".
Dominateur à l'est, le parti fondé en 2013 pour s'opposer à l'euro progresse désormais aussi à l'ouest.
A Francfort, Manuel Steiof, 38 ans, se souvient d'une enfance paisible quand "tout allait bien" et qu'il pouvait "se promener seul".
Il a grandi à Höchst, un ancien village qui a gardé son château et ses maisons à colombages, mais a perdu son fleuron industriel: le groupe chimique et pharmaceutique éponyme fait désormais partie du géant Sanofi-Aventis.
Comme son père et son arrière-grand-père, Manuel travaille dans une usine pharmaceutique du parc industriel, où il garde le souvenir d'ouvriers omniprésents dans la vie quotidienne, avec leurs "vélos rouges et salopettes bleues".
- Une dent contre Merkel -
Parmi les électeurs interrogés par l'AFP, le nom de l'ex-chancelière Angela Merkel revient souvent. Et pas en bien. Beaucoup la jugent responsable de ce qu'ils vivent comme un déclassement, même si les statistiques montrent que l'Allemagne reste l'un des pays les plus riches et performants au monde.
Deux décisions en particulier ont du mal à passer dans cet électorat: la sortie de l'énergie nucléaire suite à l'accident de la centrale japonaise de Fukushima en 2011, et surtout l'accueil de plus d'un million de réfugiés lors de la "crise migratoire" de 2015.
Les centrales nucléaires allemandes étaient "parmi les plus sûres" au monde, s'agace Enrico Schulz, fustigeant les énergies solaires et éoliennes appelées à les remplacer.
- Anti-migrants -
Quant à l'immigration, c'est la source première de mécontentement des électeurs AfD, amplifiée par de récents attentats, comme celui à la voiture-bélier commis par un jeune Afghan à Munich.
Le Brexit est "de la faute de Merkel" car les Britanniques "en avaient assez" de l'afflux de migrants encouragés par l'ex-chancelière, veut croire Enrico.
Bénévole dans l'humanitaire, Manuel Steiof dit quant à lui avoir observé en 2015 que les réfugiés syriens étaient "tous de jeunes hommes" venus seulement pour des raisons économiques.
Les réfugiés sont "pris en charge" alors que "nous n'avons pas reçu un tel soutien" plus jeunes, déplore Karin Stieff-Kuhn, une retraitée de 78 ans d'une banlieue aisée de Francfort.
- Electorat peu diplômé -
Pour Tobias Rothmund, spécialiste en psychologie et radicalisation de l'extrême droite à l'université de Iéna, la "colère" et l'"insatisfaction" des électeurs de l’extrême droite en Allemagne sont liés "à l'expérience de la privation", même si ces sentiments "ne correspondent pas nécessairement à leur situation objective".
L'universitaire dresse le portrait-type de l'électeur AfD: un "homme, rural, qui n'a pas fait d'études universitaires, sceptique vis-à-vis des médias publics" et "ouvert aux médias alternatifs".
Soit le profil d'Enrico Schulz, qui dit s'informer "le plus largement possible" et partage ses contenus avec des "groupes de résistance" sur les messageries.
- Pro-russe -
Critiques des questions d'identité de genre - un débat "insensé" s’étrangle Stieff-Kuhn – et des drapeaux LGBTQ - "accrochés partout", s'agace Manuel Steiof - les sympathisants de l'AfD se rejoignent en ce moment sur une autre cause: leurs positions pro-russes dans le conflit ukrainien.
Pour Jenny Lüdcke, 34 ans, rencontrée à Schwedt, Vladimir Poutine n'est pas "le seul responsable" de la guerre car "l'UE et l'OTAN ont constamment violé les traités" passés avec Moscou.
D'autres reprennent sans broncher la propagande du Kremlin. L'Ukraine est "pratiquement un pays fasciste" où "l'opposition est interdite", soutient Frank Iffert, ignorant le sort réservé aux dissidents en Russie, souvent emprisonnés ou contraints à l'exil. Il dénonce les centaines de milliers de réfugiés ukrainiens qui "viennent ici depuis des années, par bus, prennent leur allocation et retournent chez eux".
- Fin de la repentance ? -
Autre sujet de révolte contre une pensée perçue comme dominante: le poids de l'histoire en Allemagne, où la politique mémorielle autour des crimes nazis est régulièrement remise en cause par les dirigeants de l'AfD.
Pour Jenny Lüdcke, "chaque pays a commis des atrocités à un moment donné" et l'Allemagne est "le seul pays à être continuellement cloué au pilori, alors que nous, la génération actuelle, n'y sommes pour rien".
Pour cette employée dans le secteur de la téléphonie mobile, "l'étiquette nazie", que les détracteurs de l'AfD lui collent, a "toujours été utilisée pour restreindre la liberté d'expression". Même si le Renseignement Intérieur allemand lui-même s'inquiète des risques de dérive du mouvement.
Manuel Steiof assure avoir lui aussi été qualifié comme tel lorsqu'il s'est opposé à la vaccination contre le Covid. Il a depuis systématiquement voté AfD, beaucoup plus sceptique vis-à-vis du vaccin.
Pour l'expert Tobias Rothmund, cette "dynamique d'exclusion" ressentie par les électeurs de l'AfD entraîne "une radicalisation supplémentaire", y compris des plus modérés.
Dans un pays en proie au "mécontentement", estime Jenny Lüdcke, "l'AfD est le seul parti qui veut vraiment changer quelque chose". Elle dit croire à une accession au pouvoir rapide. "Peut-être même cette année".
O.Salim--SF-PST