-
Deux personnes tuées par des tirs à l'université américaine Brown, l'auteur en fuite
-
Ligue 1: Matthieu Udol, l'acharné Lensois qui toque à la porte des Bleus
-
Ligue 1: Rulli, pas au mieux mais toujours précieux pour l'OM
-
Coupe NBA: "j'étais une boule d'énergie", commente Wembanyama
-
Cambodge et Thaïlande continuent à se battre à leur frontière
-
Coupe NBA: retour flamboyant et gagnant pour Wembanyama, en finale avec les Spurs
-
Irrespirable en hiver, Islamabad se met à contrôler les automobilistes
-
Angleterre: Liverpool et Salah en paix, Arsenal s'en sort très bien
-
Champions Cup: Toulouse sombre en deuxième période et s'incline à Glasgow
-
Ligue 1: le PSG triomphe avec peine de Metz grâce à ses "titis" et Doué
-
Espagne: le Barça creuse l'écart et met le Real sous pression
-
Inauguration à Paris d'une passerelle Jane Birkin
-
Cyclisme: sur la liste de Noël de Pogacar, un 5e Tour, Milan-Sanremo et Paris-Roubaix
-
Angleterre: Liverpool et Salah en paix, Gusto porte Chelsea
-
Bélarus: le prix Nobel de la paix Bialiatski et l'opposante Kolesnikova libérés
-
Dermatose: mobilisés sur l'A64, des agriculteurs prêts à y "passer Noël s'il le faut"
-
Foot: Salah entre en jeu pour Liverpool contre Brighton
-
Guterres acte la fin de la mission de l'ONU en Irak
-
Le Vélodrome "axe fondamental de développement" de l'OM, pour son DG
-
Ski: Meillard retrouve la victoire, triplé suisse à Val d'Isère
-
Foot: Salah réintégré dans l'équipe de Liverpool, comme remplaçant
-
"C'est comme au ski!": le premier téléphérique urbain d'Île-de-France a pris son envol
-
Biathlon: Eric Perrot remporte la poursuite de Hochfilzen
-
Descente de St-Moritz: nouveau podium pour Vonn, 2e derrière l'Allemande Aicher
-
Indonésie: le bilan des inondations dépasse les 1.000 morts
-
Dermatose: la colère des agriculteurs ne retombe pas, la vaccination s'élargit
-
Ukraine: Trump envoie Steve Witkoff rencontrer Zelensky et les Européens
-
Inde: la venue de Lionel Messi sème le chaos à Calcutta
-
Au Chili, la peur du crime porte l'extrême droite aux portes de la présidence
-
Pourquoi la perspective d'une entrée en Bourse de SpaceX fait tant parler
-
Sur les points de deal à Marseille, des ados traités comme des "esclaves modernes"
-
Pour les sommelières, un verre à moitié plein
-
Sept téléphériques urbains en France
-
Athlétisme: aux championnats d'Europe de cross, Gressier veut gagner sa compétition préférée
-
Foot: La Beaujoire, Groupama Stadium, cap sur les grands stades pour les équipes féminines
-
NBA: 48 points pour Mitchell, Embiid reverdit
-
Ukraine: Trump envoie son émissaire Witkoff rencontrer Zelensky et les Européens
-
Les hostilités entre la Thaïlande et le Cambodge continuent, malgré la médiation de Trump
-
Coupe NBA: la fièvre du retour au jeu pour Wembanyama à Las Vegas
-
Inauguration du premier téléphérique urbain en Ile-de-France
-
Le Cambodge accuse la Thaïlande de nouveaux bombardements malgré l'appel de Trump
-
L1: Nantes sombre à Angers et se retrouve relégable à la trêve
-
Dermatose: blocage d'axes routiers, le gouvernement maintient sa stratégie d'abattage
-
Wall Street clôture dans le rouge, s'inquiète de la tech
-
Charles III annonce la "bonne nouvelle" d'un allègement de son traitement contre le cancer
-
En Europe, des politiques d'immigration plus sélectives et des frontières moins poreuses
-
La dermatose nodulaire contagieuse, fléau de l'élevage bovin
-
Des élus américains publient de nouvelles photos liées à Jeffrey Epstein
-
Washington poursuit ses vols militaires au plus près du Venezuela
-
Meurtre d'un patron d'assurance américain: retour sur une arrestation bâclée
Le combat d'un chercheur camerounais pour les lamantins d'Afrique
Depuis ses premières observations sur le lac Ossa, au Cameroun, Aristide Takoukam Kamla, docteur en biologie marine, se bat pour protéger les lamantins d'Afrique, espèce méconnue et menacée, présente dans les eaux douces de la côte ouest du continent.
Pour avoir une chance d'observer ces discrets mammifères marins, rendez-vous à l'aube, quand la surface du lac est plate comme un miroir. Suivez les traînées de bulles. Vous apercevrez peut-être ses deux grosses narines prendre une courte respiration.
Il y a plus de dix ans, quand il était encore apprenti chercheur à l'Université de Dschang, au Cameroun, Aristide Takoukam Kamla a lui même longtemps ramé avant de repérer ces habitants des profondeurs.
"Sur le terrain, je m'attendais à les voir comme sur Youtube: dans une eau claire, sauter comme des dauphins.... une idée complètement surréaliste" héritée des publications dédiées aux lamantins de Floride, très différents des africains, confie avec un sourire le scientifique de 39 ans.
Et c'est grâce aux pêcheurs locaux qu'il a appris à les détecter dans les 4.500 hectares d'eaux sombres du lac Ossa, dans un parc naturel du sud-ouest du Cameroun.
Aujourd'hui, le lamantin d'Afrique est "son animal préféré", le sujet de son doctorat à l'Université de Floride, la cause d'un Whitley Award obtenu en 2024 - la plus haute distinction dans le monde de la conservation de la biodiversité.
- "Mystères"-
De retour d'une expédition sur le lac Ossa, Sarah Farinelli, une chercheuse américaine, est émue aux larmes d'avoir pu observer avec lui cinq spécimens, dont une femelle accompagnée de son veau.
"C'est énorme ! Il y a certains endroits en Afrique où il est impossible de les voir", explique la trentenaire qui les étudie notamment au Nigeria.
Combien il y a-t-il de au Cameroun ? Quelle est leur espérance de vie ? Quand et jusque où migrent-ils ?
On les trouve sur la côte ouest de l'Afrique, entre Mauritanie et Angola mais "c'est une espèce très peu étudiée, autour de laquelle il existe encore beaucoup de mystères", déplore Aristide Takoukam Kamla.
Considéré comme "vulnérable", le gros herbivore marin parfois surnommé "vache de mer" figure sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature.
"Une sous-estimation du statut réel de cette espèce qui fait objet de braconnage", avec un habitat "constamment en danger", regrette le chercheur qui a fondé une organisation de protection des mammifères marins en Afrique, l'AMMCO, avec cinq laboratoires dont un à Dizangué.
Au lac Ossa, le mammifère n'a d'autre prédateur que l'homme. Il y a quelques années, on servait encore du lamantin en sauce à Dizangué, commune qui regroupe des villages de pêcheurs.
Aujourd'hui, leur pêche est interdite, le plat a disparu des menus et une statue de plâtre bleu, érigée dans le village, célèbre leur existence. Mais des menaces subsistent.
Sur une rive, Aristide pointe du doigt une raffinerie d'huile de palme artisanale qui déverse ses déchets directement dans l'eau et pollue le lac.
Ailleurs, il s'indigne de la présence d'un filet largement déployé pour maximiser les prises.
La technique pourrait "retenir un petit lamantin dans ses mailles", s'exclame-t-il, ouvrant une discussion houleuse avec le pêcheur assis dans sa pirogue.
"Nous sommes des autochtones, on vit de ça et on n'a jamais eu à subir des interdictions chez nous, rétorque le vieil homme. "Si vous voulez nous poser des interdictions, il va falloir nous payer chaque mois".
- "lutte biologique" -
Le rapport des scientifiques avec les communautés locales attachées à des pratiques ancestrales de pêche n'est pas simple. Mais une catastrophe a rapproché les deux mondes.
En 2021, la Salvinia Molesta, une plante invasive, a recouvert la moitié du lac et rendu l'habitat invivable pour les poissons et les lamantins.
Les scientifiques ont lancé une "lutte biologique" en utilisant des charançons "Cyrtobagous salviniae", un insecte microscopique se nourrissant exclusivement de Salvinia et ils ont appelé les pêcheurs à l'aide. "Ils prenaient la salvinia infesté de charançons pour en mettre un peu partout dans le lac", se souvient Thierry Aviti, chercheur à l'AMMCO.
Trois ans plus tard, la plante a quasiment disparu. "A un moment donné, on ne s'en sortait plus" mais les promesses ont été tenues, se souvient Thierry Bossambo, un pêcheur de Dizangué, marqué par le souvenir des longues nuits sans poisson.
Aristide Takoukam Kamla tient à cette "relation de confiance" avec les pêcheurs pour éviter une "science parachute", de la tour d'ivoire au terrain.
Et pour dissuader les possibles braconnages, espère développer un circuit d'écotourisme.
Une "priorité", selon Gilbert Oum Ndjocka, le conservateur du parc national de Douala-Edea, pour que "toutes les parties prenantes soient des alliés pour la conservation".
H.Jarrar--SF-PST