Sawt Falasteen - Huis clos singulier à la Fed, prête à baisser ses taux pour la première fois de l'année

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Huis clos singulier à la Fed, prête à baisser ses taux pour la première fois de l'année
Huis clos singulier à la Fed, prête à baisser ses taux pour la première fois de l'année / Photo: Mandel NGAN - AFP/Archives

Huis clos singulier à la Fed, prête à baisser ses taux pour la première fois de l'année

La Réserve fédérale américaine (Fed) devrait baisser ses taux d'intérêt mercredi au terme d'une réunion marquée par la présence d'un conseiller de Donald Trump fraîchement intronisé et d'une gouverneure qui a failli en être exclue.

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Les responsables de la banque centrale des Etats-Unis ont entamé leur deuxième jour de réunion à 09H00 (13H00 GMT), a rapporté un porte-parole de l'institution. La décision sera rendue à 18h00 GMT, suivie une demi-heure plus tard d'une conférence de presse du président de la Fed, Jerome Powell.

Les investisseurs anticipent depuis plusieurs semaines une baisse des taux directeurs de la banque centrale des Etats-Unis, la première de 2025, qui a paru s'imposer après des rapports montrant une dégradation du marché du travail.

Mais des questions restent en suspens.

Quelle sera l'ampleur de la baisse: un quart de point, scénario le plus probable, ou un demi-point? Les banquiers centraux vont-ils se diviser? Et quelles seront les prochaines étapes?

Les responsables de la Fed doivent aussi actualiser, pour la première fois depuis juin, leurs prévisions pour la croissance, l'inflation et le chômage.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump a relevé les droits de douane à un niveau plus vu dans le pays depuis les années 1930. La majorité des économistes s'attendent à voir en conséquence les prix augmenter, la demande faiblir et le chômage augmenter.

C'est d'ailleurs pour relancer les investissements et les embauches que la Fed devrait, pour la première fois en neuf mois, baisser ses taux d'intérêt, qui guident les coûts d'emprunt.

- Remue-ménage -

Mais la stratégie monétaire, relevant d'ordinaire d'un monde académique et feutré, a glissé vers la saga politique et la chronique judiciaire.

Le président Donald Trump réclame depuis des mois des baisses massives des taux directeurs et a tenté de faire partir le patron de l'institution Jerome Powell.

Il a aussi cherché, en vain, à empêcher la gouverneur Lisa Cook de siéger cette semaine.

Accusée par le camp présidentiel d'avoir menti à des banques pour obtenir des prêts immobiliers personnels, Mme Cook affronte Donald Trump devant la justice pour rester en place.

La Maison Blanche a juré de porter l'affaire jusqu'à la Cour suprême, dont Donald Trump a cimenté la majorité conservatrice lors de son premier mandat.

Il vient en parallèle de placer un fidèle à la Fed.

Confirmé in extremis par le Sénat à majorité républicaine en tant que gouverneur et membre du comité de politique monétaire, Stephen Miran a prêté serment juste avant le début de la réunion, mardi.

M. Miran a prévenu qu'il ne démissionnerait pas de son poste à la tête du Comité des conseillers économiques (CEA) de la Maison Blanche, mais prendrait seulement un congé sans solde, son mandat à la Fed ne devant durer que quelques mois.

Le maintien de ce lien avec la présidence a révolté l'opposition démocrate, pour qui il ne fera qu'appliquer les injonctions de Donald Trump à baisser les taux.

Economiste chez EY, Gregory Daco se demande si Stephen Miran plaidera comme Donald Trump pour des baisses massives dès cette réunion, ce qui accentuerait "la perception d'une politisation de la Fed".

Ou il pourrait préférer une baisse d'un demi-point, "ce que le gouverneur Christopher Waller et la gouverneure Michelle Bowman pourraient aussi préconiser", pointe-t-il auprès de l'AFP.

Les analystes de la Deutsche Bank pensent également que ces trois gouverneurs nommés par Donald Trump pourraient voter contre la décision majoritaire, ce qui serait une première depuis 1988.

Ils n'excluent pas qu'un ou deux présidents de Fed régionales se prononcent à l'inverse pour laisser les taux inchangés, de crainte d'alimenter l'inflation.

Ce sont au total douze personnes qui votent sur les taux d'intérêt, dont les visions risquent d'entrer en collision.

H.Nasr--SF-PST