
-
Le G7 se déchire sur le soutien à l'Ukraine
-
Trump exige une "capitulation sans conditions" de l'Iran
-
Bernard Lacombe, "renard des surfaces" et figure du foot français
-
Le G7, sans Trump, en soutien à l'Ukraine
-
Argentine: l'ex-présidente Kirchner désormais détenue chez elle
-
Wall Street plombée par le conflit Iran-Israël et la consommation américaine
-
Abaisser le prix plafond sur le pétrole russe n'est plus une priorité selon von der Leyen
-
La nuit tombe sur un "conclave" des retraites devenu labyrinthe
-
ATP 500 du Queen's: Moutet et Rinderknech créent la surprise
-
Airbags Takata: Citroën rappelle toutes les C3 et DS3 en Europe après un nouvel accident mortel
-
Donald Trump dit que les Etats-Unis ne tueront pas l'ayatollah Khamenei "pour le moment"
-
Les députés britanniques dépénalisent l'IVG hors délai
-
Après le fond de commerce, les murs: le grand magasin BHV change complètement de pavillon
-
Le "conclave" sur les retraites s'éternise et s'enlise
-
Gaza: des tirs israéliens font plus de 50 morts près d'un centre d'aide, selon la Défense civile
-
Euro-2025 Espoirs: victorieuse de la Pologne 4-1, la France défiera le Danemark en quarts
-
Donald Trump appelle à une "capitulation sans conditions" de l'Iran
-
Conclave sur les retraites: toujours pas de fumée blanche
-
Airbags Takata: nouvel accident mortel, une situation "scandaleuse" pour le ministre des Transports
-
La Bourse de Paris lestée par la géopolitique et la consommation américaine
-
Top 14: Bielle-Biarrey (UBB) forfait pour la demi-finale contre Toulon
-
L'Assemblée approuve la loi "simplification", et la suppression des zones à faibles émissions
-
Nouvel échange de frappes entre Israël et l'Iran, J.D Vance évoque des "mesures supplémentaires" contre Téhéran
-
La Chine et l'Asie centrale célèbrent leur "amitié éternelle" lors d'un sommet régional
-
La Norvège lance un projet phare de captage et stockage de CO2 à grande échelle
-
Conclave sur les retraites: les blocages demeurent
-
Nouvelles frappes israéliennes en Iran, Trump veut une "fin réelle" du conflit entre Israël et l'Iran
-
Airbags Takata: le gouvernement demande l'immobilisation des Citroën C3 après un nouvel accident mortel
-
Wall Street recule, entre conflit Iran-Israël et données économiques
-
Affaire des emplois fictifs: François Fillon finalement condamné à du sursis
-
Gaza: des tirs israéliens font plus de 50 morts près d'un centre d'aide, selon les secours
-
A Téhéran, entre peur et résilience sous les frappes israéliennes
-
"Au nom de toutes les autres", ou le combat de victimes de viols de guerre en Bosnie
-
Puissantes détonations à Téhéran, Trump dit vouloir une "fin réelle" du conflit avec Israël
-
La Poste condamnée en appel pour manquement à son devoir de vigilance
-
Transformer en calcaire le CO2 des cargos: le pari audacieux d'une startup britannique
-
Toujours plus de vêtements neufs achetés en France en 2024
-
Conclave sur les retraites : les blocages demeurent à la mi-journée
-
Zones à faibles émissions : suspense sur le vote de la loi "simplification" l'Assemblée
-
Quand les fans de BTS se mobilisent pour les victimes d'adoptions illégales en Corée du Sud
-
Cinquième jour d'escalade entre Israël et l'Iran, Trump dit vouloir une "fin réelle" au conflit
-
Législation américaine: pourquoi les stablecoins ont la cote ?
-
Cruciaux pour la santé des sols, des mille-pattes menacés d'extinction en France
-
El Dorado, la fièvre de l'or toujours présente au Venezuela
-
Une importante sépulture viking découverte au Danemark
-
Agression d'un paparazzo à Rome: renvoi de l'audience de Depardieu
-
Cinquième jour d'escalade militaire entre Israël et l'Iran
-
La consommation mondiale de pétrole devrait légèrement baisser en 2030, une première depuis le Covid
-
La Bourse de Paris en recul face au conflit Iran-Israël
-
Ukraine: 14 morts à Kiev, Zelensky dénonce "l'une des pires attaques" russes

Travailler au musée de l'ex-camp nazi d'Auschwitz, une mission quotidienne pour la mémoire
Pour aller au travail, Pawel Sawicki, porte-parole adjoint du musée de l'ancien camp nazi d'Auschwitz-Birkenau, longe chaque jour les barbelés omniprésents avant d'arriver à son bureau installé dans un ancien hôpital de la SS.
Derrière le bâtiment se dressent une ancienne chambre à gaz et un four crématoire. Plus loin, se dessine le tristement célèbre portail surmonté de l'inscription "Arbeit macht frei" ("Le travail rend libre", ndlr) de ce camp libéré par l'Armée rouge il y a 80 ans, le 27 janvier 1945.
Au total, environ 850 personnes travaillent comme M. Sawicki au musée pour préserver le souvenir des victimes de cet ancien camp d'extermination construit sur le territoire de la Pologne occupée par l'Allemagne, où plus d'un million de personnes, pour la plupart des juifs, ont été conduites à la mort pendant la Deuxième guerre mondiale.
Quelque 350 guides parlant une vingtaine de langues travaillent sur ce site de mémoire - une mission difficile et délicate, remplie d'émotions.
"On dit que si vous commencez à travailler ici, soit vous abandonnez très vite car l'histoire s'avèrera trop pesante (...), soit vous restez pour longtemps", explique à l'AFP M. Sawicki, 44 ans, le responsable des multimédias du site, sur lequel il est employé depuis 17 ans.
"Si vous trouvez un sens à cette mission, cela aide", ajoute-t-il.
Pour porter le bagage émotionnel parfois trop lourd, il dit ériger autour de lui "une sorte de barrière de professionnalisme" derrière laquelle il se sent en sécurité, même si celle-ci se brise de temps en temps.
- Pas un mot -
Jacek Paluch, qui travaille au musée depuis 15 ans en tant que guide, essaye toujours de laisser "le travail au travail".
"Mais il s'agit d'un travail, d'un endroit tellement spécifiques qu'il est impossible de laisser toute cette histoire ici sans la ramener chez soi", confie-t-il à l'AFP.
Il accompagne chaque année jusqu'à 400 groupes à travers cette ancienne usine de mort.
Au total, plus d'1,8 million de personnes en provenance du monde entier ont visité l'an dernier l'ancien camp.
Pour ce guide âgé de 60 ans, les rencontres avec les anciens prisonniers sont les plus difficiles, les plus chargées d'émotions.
Comme celle avec un homme, un numéro d'ancien détenu tatoué sur un bras, assis en silence sur un banc, sans réagir aux questions.
"Tout au long de sa vie, il n'a jamais dit un mot à sa famille sur ce qui s'est passé ici. Soudain, à l'occasion d'un déjeuner dominical, il s'est mis à raconter", se rappelle Jacek Paluch.
"On l'a empêché de parler, on l'a amené ici pour qu'il raconte son histoire, sur place. Mais dès qu'il a franchi le portail avec 'Arbeit Macht frei', les souvenirs sont revenus, il est redevenu silencieux et n'a plus pu raconter quoi que ce soit".
- Preuves de crimes -
Jacek Paluch sait bien reconnaître le moment où il doit décrocher.
"C'est le moment où, la nuit, je rêve que j'accompagne les groupes. A cet instant, je sais que je dois de prendre du temps libre".
Wanda Witek-Malicka, qui est historienne au centre de recherche du musée depuis six ans, a longtemps travaillé sur le destin des enfants, prisonniers à Auschwitz. Mais cette femme de 38 ans a dû abandonner ce sujet déchirant lorsqu'elle est devenue mère elle-même.
"A ce moment-là, ce chapitre particulier de l'histoire d'Auschwitz concernant les enfants, les femmes enceintes, les nouveau-nés, je n'ai pas du tout été en mesure de le traiter", se rappelle-t-elle, "la charge émotionnelle liée à ce lieu, à cette histoire, m'a dépassée".
Selon elle, il est impossible de penser tout le temps à l'histoire de ce lieu "parce que, à un moment, nous ne serions probablement plus en mesure de travailler".
Penché sur des boîtes métalliques qui avaient contenu le gaz Zyklon-B utilisé dans les chambres à gaz d'Auschwitz et qu'il doit conserver, Andrzej Jastrzebiowski, 48 ans, se souvint de sa révolte lorsqu'il devait, plus jeune, travailler sur ces objets ayant appartenu aux bourreaux nazis.
"Plus tard, je me suis rendu compte que ces objets étaient importants, en tant que preuves des crimes commis ici, dit-il, et que préserver ces objets fait partie de notre mission ici".
- "Leur donner une voix" -
Le laboratoire de conservation ultra-moderne du musée où il est employé depuis 17 ans, est responsable de la préservation des centaines de milliers d'objets retrouvés sur le sinistre site, ayant principalement appartenu aux victimes du camp : chaussures, valises, pots en métal, brosses, etc. Ou encore documents de l'ancienne administration.
Des baraquements, des barbelés, des ruines des chambres à gaz et des fours crématoires sont aussi pris en charge par les conservateurs.
C'est un travail de la plus haute urgence et de la plus haute importance : "bientôt, il n'y aura plus de témoins directs qui puissent raconter l'histoire, il ne restera donc plus que ces objets et ce sont ces objets précis qui devront la raconter, l'histoire", dit M. Jastrzebiowski. "Notre travail, c'est de leur donner une voix pour leur permettre de la raconter".
Lorsqu'il travaille sur un objet, et pour ne pas tomber dans la routine, il essaye à chaque fois de découvrir à qui il a appartenu.
"Penser aux propriétaires des objets, à leurs histoires, m'aide dans mon travail et, surtout, c'est bien à l'opposé de ce que souhaitaient les nazis : eux, ils voulaient que leur mémoire se perde, qu'ils disparaissent à jamais".
F.Qawasmeh--SF-PST