Sawt Falasteen - Pleurs, prières et cirque au procès de P. Diddy

Euronext
AEX 0.15% 910.52
BEL20 -0.09% 4492.8
PX1 0.99% 7738.42
ISEQ 0.24% 11360.73
OSEBX 0.69% 1619.37 kr
PSI20 0.51% 7632.55
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -1.2% 2445.03
N150 0.68% 3617.25
Pleurs, prières et cirque au procès de P. Diddy
Pleurs, prières et cirque au procès de P. Diddy / Photo: TIMOTHY A. CLARY - AFP

Pleurs, prières et cirque au procès de P. Diddy

Le regard scotché au plafond du tribunal comme s'il tentait de remercier dieu et ses mains jointes en signe de prière, P. Diddy semblait en extase lorsque le président du jury l'a blanchi mercredi d'accusations qui auraient pu le maintenir en prison jusqu'à la fin de sa vie.

Taille du texte:

De son vrai nom Sean Combs, le rappeur de 55 ans a été reconnu coupable de deux chefs d'accusation portant sur le transport de personnes liées à la prostitution, chefs passibles d'un total de 20 ans de prison, mais pas de trafic sexuel et surtout pas d'association de malfaiteurs, passible de la prison à perpétuité.

La date du 2 juillet 2025 devrait être synonyme de victoire pour l'accusé et ses avocats. Et sans doute de défaite pour le mouvement #metoo et son ex-petite amie, la chanteuse Cassie, qui a raconté aux jurés lors du procès avoir été poussée par la star à participer, droguée et sans son consentement, à des marathons sexuels avec des prostitués masculins.

Au tribunal pénal de Manhattan, les yeux de Teny Geragos, avocate de P. Diddy et fille de Mark Geragos, qui a défendu nombre de stars dans sa carrière, se sont remplis de larmes avant même que les jurés ne terminent la lecture du verdict.

L'avocate a serré la main de P. Diddy avant de prendre son co-avocat Marc Agnifilo dans les bras. Le rappeur, désormais grisonnant, qui a été vu à plusieurs reprises au tribunal en train de lire l'ouvrage "The Power of Positive Thinking" ("Le pouvoir de la pensée positive"), a fait un signe pour remercier les jurés.

- Un cirque à Manhattan-

Et lorsque le juge Arun Subramanian a demandé, de façon purement rhétorique, au magnat du hip-hop s'il souhaitait retourner dans la prison réputée insalubre de Brooklyn où il est écroué depuis septembre, ce dernier a hoché la tête de gauche à droite en signe de refus. Puis, il s'est retiré dans une cellule du tribunal pour attendre une décision sur sa demande de libération conditionnelle, qui pourrait tomber plus tard dans la journée.

Accompagnée des enfants du rappeur, la mère de P. Diddy, Janice, a salué la foule devant le tribunal et levé le pouce droit en l'air pour témoigner de sa satisfaction après le verdict.

Devant le tribunal, régnait le brouhaha, mêlant fans de Sean Combs, dont plusieurs s'affichaient avec des pins "Free Diddy", et influenceurs épiloguant en direct devant leur smartphone sur le verdict, au point que la police a barricadé les lieux.

Une femme en haut de bikini sautait de joie lorsqu'une autre personne s'est approchée, semblant l'asperger d'huile pour bébé, un produit évoqué à plusieurs reprises dans le procès car utilisé dans les marathons sexuels chorégraphiés par P. Diddy.

Loin du chaos, le bureau du procureur des Etats-Unis à l'origine des poursuites a publié un communiqué sombre.

"Les crimes sexuels marquent profondément les victimes", rappelle-t-il. Elles "subissent des abus physiques et mentaux déchirants, qui entraînent des traumatismes durables", poursuit le texte, rendant hommages aux "victimes courageuses" qui permettent les poursuites en racontant "leurs histoires poignantes".

F.AbuZaid--SF-PST