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Pérou: les proches de victimes indignés par la loi d'amnistie pour les crimes du conflit armé
Pérou: les proches de victimes indignés par la loi d'amnistie pour les crimes du conflit armé / Photo: Ernesto BENAVIDES - AFP

Pérou: les proches de victimes indignés par la loi d'amnistie pour les crimes du conflit armé

Les proches de victimes ont qualifié jeudi d'"illégale" et "injuste" la loi approuvée la veille par le Parlement du Pérou, accordant une amnistie aux militaires et policiers poursuivis ou condamnés pour leur participation au conflit armé qui a ensanglanté le Pérou entre 1980 et 2000.

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Cette loi, qui doit encore être promulguée par la présidente Dina Boluarte, amnistie les forces de l'ordre et les membres des comités d'autodéfense civils faisant l'objet de plaintes, d'enquêtes ou de condamnations, des crimes commis pendant le conflit qui les a opposés à la guérilla maoïste du Sentier lumineux et du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (guévariste).

Ce conflit interne entre l'Etat et les guérillas a fait environ 70.000 morts entre 1980 et 2000.

Les familles des victimes ressentent "beaucoup d'indignation, de douleur et de colère" face à la décision des parlementaires qui ont voté en faveur de cette loi, a dit à l'AFP Gisela Ortiz, dont le frère a été enlevé et assassiné par un escadron de la mort de l'armée en 1992.

"Cela nous semble non seulement illégal, mais également injuste et inhumain de pardonner à ceux qui ont violé les droits humains", a déploré Mme Ortiz lors d'une conférence de presse au siège de la Coordinatrice nationale des droits de l'Homme, à Lima.

L'ancien ministre péruvien des Affaires étrangères et ex-président de la Cour interaméricaine des droits de l'Homme, Diego Garcia-Sayan, a annoncé que les victimes chercheraient par voie judiciaire à empêcher l'application de la loi.

"Ce qui a été approuvé est sans précédent en Amérique latine, qui a déjà eu et continue d'avoir des problèmes dans le domaine du respect des droits humains", a affirmé M. Garcia-Sayan. "Cette loi viole tous les traités internationaux et la constitution", a-t-il ajouté.

Pour Luis Aronés, président d'un collectif de victimes, la "loi profite à des assassins et auteurs de crimes contre l'humanité".

Selon les organisations de défense des droits de l'Homme, elle bénéficiera à environ 900 militaires et policiers, dont plusieurs généraux.

La loi a été approuvée mercredi en seconde lecture au Parlement.

Le projet a été présenté par le parlementaire Fernando Rospigliosi, du parti de droite Force Populaire de Keiko Fujimori, fille de l'ancien président décédé Alberto Fujimori (1990-2000), qui a été emprisonné pour divers crimes mais libéré en 2023 pour des raisons humanitaires.

Le Pérou a approuvé en août 2024 une loi déclarant prescrits les crimes contre l'humanité commis avant 2002 dans la lutte contre les guérillas, une initiative ayant bénéficié à l'ex-président Fujimori et à 600 militaires poursuivis.

Selon la Commission vérité et réconciliation, il existe au Pérou plus de 4.000 fosses clandestines résultant des violences commises entre 1980 et 2000.

H.Darwish--SF-PST