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Trump confronté aux doutes dans son camp sur sa "grande et belle loi"
Trump confronté aux doutes dans son camp sur sa "grande et belle loi" / Photo: ANDREW CABALLERO-REYNOLDS - AFP

Trump confronté aux doutes dans son camp sur sa "grande et belle loi"

Donald Trump espère remporter mercredi une victoire législative majeure avec la possible adoption finale au Congrès américain de son imposant projet de loi budgétaire. Mais face aux dissensions au sein de la majorité républicaine, le vote s'annonce plus que serré.

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Après le Sénat, qui a approuvé mardi - de justesse déjà - ce texte de plusieurs milliers de milliards de dollars, la Chambre des représentants doit se prononcer avec un vote potentiellement attendu dans la matinée à Washington.

Sans certitude cependant sur l'issue de celui-ci, puisque de nombreux élus de la majorité républicaine ont publiquement exprimé leur aversion pour certains aspects de la législation.

"Notre pays va gagner une fortune cette année, plus que tous nos rivaux, mais seulement si la Grande et Belle Loi est adoptée!", a-t-il lancé sur sa plateforme Truth Social mercredi.

En tête d'affiche de ce vaste projet de loi: la prolongation de colossaux crédits d'impôt adoptés lors du premier mandat du républicain (2017-2021). L'élimination de l'imposition sur les pourboires, promesse phare de sa campagne, est aussi prévue, de même que des milliards de dollars supplémentaires pour la défense et la lutte contre l'immigration.

"Les plus grands gagnants seront les Américains", avait assuré mardi Donald Trump.

- "Monstruosité" -

Selon des analyses indépendantes, les principaux bénéficiaires seront cependant les ménages les plus aisés, tandis que des millions d'Américains aux revenus modestes pourraient perdre leur accès à des programmes publics d'assurance santé ou d'aide alimentaire.

Experts comme politiques pointent aussi du doigt l'explosion attendue du déficit public.

Le Bureau budgétaire du Congrès, chargé d'évaluer de manière non partisane l'impact des projets de loi sur les finances publiques, a estimé mardi que le texte augmenterait la dette de plus de 3.400 milliards de dollars d'ici 2034.

L'extension de crédits d'impôt coûterait à elle seule 4.500 milliards. Pour la compenser en partie, les républicains prévoient de sabrer dans Medicaid, programme public d'assurance santé dont dépendent des millions d'Américains aux faibles revenus.

Une réduction drastique du programme Snap, principale aide alimentaire du pays, est également prévue, de même que la suppression de nombreuses incitations fiscales en faveur des énergies renouvelables adoptées sous Joe Biden.

Sans surprise, les démocrates s'opposent en bloc au texte.

Leur chef à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, l'a ainsi qualifié de "monstruosité répugnante" qui "fera souffrir les Américains ordinaires" au profit des plus riches.

- Orages -

Du côté républicain, le soutien au texte est aussi loin d'être unanime, entre ultraconservateurs s'indignant d'une augmentation si forte du déficit et modérés opposés aux coupes dans Medicaid et Snap. Plusieurs d'entre eux ont déjà annoncé qu'ils voteraient contre la version révisée par le Sénat.

"Il est dur pour moi d'imaginer qu'il passera en l'état. Il y a des trucs incroyablement mauvais là-dedans", a déclaré le républicain Andy Biggs à KTAR News, une radio de son Etat, l'Arizona.

Avec une majorité extrêmement fine, les responsables républicains ne peuvent se permettre qu'une poignée de défections.

Mardi, Donald Trump avait exhorté les réfractaires à rentrer dans le rang, appelant à ce que "les républicains à la Chambre s'unissent" et "ignorent ceux qui font parfois les intéressants (vous savez qui vous êtes!)".

Une autre variable pourrait rebattre les cartes: la météo.

De nombreux élus de la Chambre étaient partis dans leurs circonscriptions dans l'attente du vote au Sénat et devaient revenir mardi à Washington. Mais de forts orages ont touché la capitale américaine et entraîné l'annulation de centaines de vols.

Avec une participation encore incertaine mercredi matin, le chef de la Chambre des représentants, le républicain Mike Johnson, pourrait bien décider de retarder le vote final.

E.Qaddoumi--SF-PST