
-
Chine: le commerce extérieur solide en juillet, déjouant les prévisions
-
Sony relève sa prévision de bénéfice net annuel à 5,7 milliards d'euros
-
Décès à 88 ans du légendaire salsero Eddie Palmieri
-
Les nouveaux droits de douane américains entrent en vigueur pour des dizaines d'économies
-
Juillet 2025 sur le podium des mois de juillet les plus chauds sur la planète
-
Sous pression de l'opinion, le Conseil constitutionnel se prononce sur la loi Duplomb
-
L'Aude sur le qui-vive face à un feu d'une ampleur inédite
-
Conflit en Ukraine: Trump prêt à rencontrer Poutine "très bientôt"
-
Ligue des champions: Benfica s'impose à Nice (2-0) et prend une belle option
-
Trump fait passer à 50% les droits de douane pour l'Inde, avant une hausse générale
-
Wall Street portée par Apple, les nouveaux droits de douane en ligne de mire
-
Trump prêt à rencontrer Poutine, potentiellement dès la semaine prochaine
-
Foot: Son Heung-min, nouvel astre de Los Angeles
-
Six millions de comptes clients Bouygues Telecom touchés par une cyberattaque
-
La chaîne Claire's en faillite aux Etats-Unis et dans plusieurs pays
-
A six mois des JO-2026, les médailles du biathlon français se préparent à ski-roues
-
Sud de l'Espagne: l'incendie de Tarifa "stabilisé", retour des vacanciers évacués
-
"C'est une photo de Gaza ?" : l'IA trompeuse pour vérifier des images
-
ONG du prince Harry : le conflit se poursuit après les conclusions du régulateur des associations
-
Liban: le Hezbollah rejette la décision du gouvernement de le désarmer
-
La Bourse de Paris prudente avant l'entrée en vigueur des surtaxes américaines
-
Le plus gros incendie de l'été en France reste incontrôlé dans l'Aude
-
Après le Brésil, l'Inde également cible de 50% de droits de douane par Donald Trump
-
Le prince Harry dédouané d'accusations de harcèlement dans son ONG, mais remonté contre sa présidente
-
La présidente suisse à Washington pour des discussions d'urgence sur les droits de douane
-
Le plus gros incendie de l'été parcourt 16.000 hectares dans l'Aude
-
Plastic Odyssey, un bateau contre les plastiques
-
Wall Street ouvre en hausse, les résultats d'entreprises en ligne de mire
-
Catastrophes naturelles: les incendies de Los Angeles font gonfler les pertes économiques
-
Ukraine : l'émissaire de Trump reçu par Poutine à deux jours de l'expiration de l'ultimatum américain
-
Le plus gros incendie de l'été parcourt 15.000 hectares dans l'Aude
-
Ligue 1: Paul Pogba, l'inexorable lutte contre le temps
-
La répression des fraudes inflige 3,9 millions d'euros d'amende à Fnac Darty, le groupe "contestera"
-
Au Turkménistan, l'heure de refermer les polluantes "portes de l'Enfer"
-
L'armée israélienne sommée "d'exécuter" les prochaines décisions sur Gaza
-
Inde: plus de 50 disparus après une crue subite dans l'Himalaya
-
L'émissaire de Trump reçu par Poutine pour des discussions de la dernière chance sur l'Ukraine
-
Catastrophes naturelles: les incendies de Los Angeles font gonfler pertes économiques au 1S
-
Mannequins trop maigres: Zara épinglé au Royaume-Uni
-
Pologne: Karol Nawrocki, un historien nationaliste investi président
-
Les Etats-Unis annulent leur financement de plusieurs vaccins à ARN messager
-
La reconstruction de Marioupol, au doigt et à l'oeil de Moscou
-
La Bourse de Paris en hausse, l'oeil sur les droits de douane
-
Inde: l'armée recherche une centaine de personnes après une crue subite dans l'Himalaya
-
La compagnie aérienne Cathay Pacific commande 14 Boeing 777
-
Le plus gros incendie de l'été fait un mort et neuf blessés dans l'Aude
-
Ligue des champions: Nice, l'Everest Benfica pour commencer
-
Dans les monts de Macédoine du Nord, la bataille pour l'une des dernières rivières propres
-
Incendie dans l'Aude: 10.000 hectares parcourus, un blessé grave, axe France-Espagne fermée
-
Un immense yacht saisi par les Etats-Unis à un oligarque russe mis aux enchères

Le "procès Pelicot" à mi-chemin a déjà secoué les consciences
En France ou à l'étranger, sa coupe au carré et ses lunettes rondes se déclinent en tags, pancartes ou autocollants: le "procès des viols de Mazan" est à mi-parcours et Gisèle Pelicot fait déjà figure d'héroïne féministe ayant osé défier ses bourreaux afin que "la honte change de camp".
Les audiences devant la cour criminelle du Vaucluse à Avignon s'interrompent pour une semaine de repos et reprendront le 4 novembre, jusqu'au 20 décembre.
Mais, plusieurs années après le choc "MeToo", les huit premières semaines de ce procès hors norme ont déjà braqué les projecteurs sur d'importants débats sociétaux: soumission chimique, violences sexuelles et question du consentement.
Une exemplarité assumée par Gisèle Pelicot qui a refusé un procès à huis clos, pour que "toutes les femmes victimes de viol se disent +Madame Pelicot l'a fait, on peut le faire+".
"Je ne veux plus qu'elles aient honte. La honte, ce n'est pas à nous de l'avoir, c'est à eux. (...) J'exprime surtout ma volonté et détermination pour qu'on change cette société", a-t-elle lancé mercredi devant la cour.
- Preuves filmées -
Une exemplarité que renforce le contraste entre des faits qui semblent parfois à peine croyables et la "banalité" du couple au centre de l'affaire, comme de nombreux violeurs présumés.
En apparence deux sexagénaires au moment des faits (2011-2020), mariés maintenant depuis 50 ans, Gisèle décrivant son ex-époux Dominique en compagnon quasi "parfait". Comme un rappel que dans 49% des cas, les agressions sexuelles sont perpétrées par une personne connue de la victime, selon le rapport 2022 "Vécu et ressenti en matière de sécurité" du ministère de l'Intérieur.
Derrière l'apparence, une décennie d'agressions sexuelles orchestrées, filmées puis méticuleusement archivées par Dominique Pelicot. La victime, son épouse, qu'il assommait à coups d'anxiolytiques avant de la violer et la faire violer par au moins une cinquantaine d'inconnus recrutés sur internet.
Des agresseurs de tous âges, de 26 à 74 ans, bien insérés socialement. Des "Monsieur Tout-le-monde", incarnations de la banalité du mal(e).
Mais si les faits et le mode opératoire se répètent, chacun des accusés a droit à une peine individualisée. Et ce sont donc 51 procès criminels en un seul qui ont lieu.
Sans vidéos, le procès n'aurait assurément pas eu la même ampleur. La matérialité des faits étant peu contestable, l'accusation et la partie civile tâchent de faire prendre conscience aux accusés que la "relation sexuelle" qu'ils évoquent constituait bien en réalité un viol.
Un concept qui semble abstrait pour la plupart. Seuls 14 ont reconnu les accusations de viols et beaucoup persistent à parler de scénario libertin d'un couple auquel ils auraient été conviés, voire appâtés, par Dominique Pelicot. Jusqu'à avancer des explications parfois baroques, parlant d'actes effectués "à contre-coeur", "par peur", "pour faire plaisir" au couple, par "erreur de jugement", voire même "par accident".
- Manque de discernement -
"Il n’y a pas +viol et viol+. Ce sont des violeurs, ils violent, point. Et quand ils s’excusent, en fin de compte, ils s’excusent eux-mêmes", a fustigé Gisèle Pelicot.
Mais "savaient-ils tous", réellement, ce qui les attendait dans la chambre conjugale, comme le répète inlassablement Dominique Pelicot? Dans un rôle inhabituel de procureur, il les charge collectivement, comme pour les entraîner dans sa chute et ne pas apparaître unique responsable.
Ou bien a-t-il adapté son discours en fonction de ses interlocuteurs, fin "manipulateur" comme l'ont décrit plusieurs psychiatres, pour parvenir à assouvir sa "paraphilie (perversion) de type voyeurisme" ?
L'avocat d'un accusé, qui souhaite rester anonyme, le procès ayant déclenché des échanges souvent violents sur les réseaux sociaux, se demande ainsi combien, parmi les agresseurs, avaient "les codes, l'éducation nécessaire" pour ne pas "foncer tête baissée dans le seul objectif d'avoir un rapport sexuel? Peut-on punir de la même façon quelqu'un qui savait et quelqu'un qui n'a pas voulu ou su savoir?"
Ne pas savoir, malgré le strict protocole dicté par Dominique Pelicot ? Venir de nuit, se déshabiller dans la cuisine, se réchauffer les mains avant d'entrer à pas feutrés dans la chambre et chuchoter pour ne pas réveiller la victime, sédatée. Aucun n'a tenté d'entrer en contact avec elle pour s'assurer de son consentement. Personne n'a fait demi-tour. Tous se sont focalisés sur leur plaisir exclusif et immédiat.
"Ces hommes sont en train de me souiller. Ils souillent une femme inconsciente. Ils se dédouanent de toute responsabilité", a lâché Gisèle Pelicot, dont le monde s'est "effondré" quand les enquêteurs lui ont appris les faits, vidéos à l'appui.
- Mondovision -
Depuis son ouverture le 2 septembre, le procès a amplement débordé du tribunal d'Avignon. Gisèle Pelicot y est accueillie par des haies d'honneur, parfois des bouquets de fleurs. Le tout quasiment en mondovision: 138 médias sont accrédités dont 57 étrangers.
Collages et banderoles tapissent les murs d'Avignon et d'autres villes en "soutien à Gisèle" et aux victimes de violences sexuelles et pour dénoncer "la culture du viol". Des manifestations ont été organisées et de nombreuses personnalités françaises et étrangères s'expriment.
Parallèlement, des hommes ont commencé à faire leur introspection, notamment dans des tribunes de presse, invitant à "en finir avec la domination masculine".
Et en attendant le verdict prévu le 20 décembre, beaucoup espèrent que la déflagration du procès "des viols de Mazan" permettra aux victimes de violences sexuelles d'être finalement écoutées et enfin crues.
W.Mansour--SF-PST