
-
Feux de forêts: des rejets dans l'atmosphère particulièrement élevés depuis le début de l'été
-
Feux de forêt: à la mi-saison estivale, déjà 15.000 hectares brûlés en France
-
Hérault: une assistante d'école maternelle écrouée pour viols et agressions sexuelles
-
Un méga éclair de 829 km, nouveau record mondial validé par l'OMM
-
Le gouvernement portugais envisage de reconnaître l'Etat de Palestine
-
Toujours moins de bébés en France à mi-2025
-
Le gouvernement espagnol "ouvert" à une éventuelle prolongation des centrales nucléaires
-
Wall Street avance, portée par les bons résultats de la tech
-
L'Ukraine rétablit l'indépendance d'instances anticorruption
-
Mondiaux de natation: après le record, Léon Marchand se pare d'or
-
Taxes douanières: les recettes pour les Etats-Unis au premier semestre dépassent le total de 2024
-
La Russie et la Syrie renforcent les liens et vont revoir les accords conclus sous Assad
-
Natation: le Roumain David Popovici champion du monde du 100 m nage libre, Grousset 7e
-
Mondiaux d'escrime: les Bleus ont fini la saison sur une bonne note
-
L'envoyé de Trump en Israël, Gaza enterre ses morts par dizaines
-
Natation: Léon Marchand champion du monde du 200 m quatre nages pour la troisième fois
-
Trump défend ses droits de douane à la veille de la date butoir
-
L'envoyé de Trump attendu en Israël, Gaza enterre ses morts par dizaines
-
En Afghanistan, afflux de candidatures à un emploi au Qatar
-
Un jihadiste suédois de l'EI condamné à perpétuité pour l'assassinat d'un pilote jordanien brûlé vif
-
Pluies à Pékin: 44 morts, les autorités admettent des "failles"
-
Ukraine: Zelensky appelle à un "changement de régime" en Russie après des bombardements meurtriers sur Kiev
-
Le chef de la diplomatie syrienne dit vouloir la Russie aux "côtés" de la Syrie
-
Zone euro: le chômage stable en juin, à 6,2% (Eurostat)
-
Trump annonce de nouveaux droits de douane à l'approche de la date limite des négociations
-
ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre
-
La Bourse de Paris en hausse, entre Fed et résultats d'entreprises
-
Séoul conclut un accord in extremis sur les droits de douane avec Washington
-
De Tiktok à Instagram, le Vatican encourage les "missionnaires numériques"
-
Des adolescents soupçonnés de terrorisme, happés dans l'engrenage de vidéos "ultra violentes"
-
Les Bourses européennes ouvrent sans élan
-
Le Canada a l'intention de reconnaître l'Etat de Palestine, Israël condamne
-
Ukraine: une attaque de missiles et de drones russes fait au moins six morts à Kiev
-
"A nous pour toujours!" Des colons israéliens marchent pour un retour à Gaza
-
Wall Street marque le pas après les propos prudents du président de la Fed
-
L'Ukraine va "corriger" la loi anticorruption critiquée, dit un ministre à l'AFP
-
Des millions de riverains du Pacifique évacués après un très fort séisme au large de la Russie
-
A bord d'un C-130 jordanien, le largage d'aide sur les ruines de Gaza
-
Droits de douane: "pas de tabou à avoir" sur les services américains, répète le gouvernement
-
Tsunami dans le Pacifique: de premières vagues atteignent la Polynésie, mais l'alerte est levée
-
Tour de France femmes: la Mauricienne Le Court gagne la 5e étape et endosse le maillot jaune
-
En Ukraine, des soldats épuisés et sous-équipés face au déluge de drones russes
-
Taxe aérienne: Ryanair supprime trois dessertes régionales en France pour l'hiver
-
La Bourse de Paris termine à l'équilibre, entre résultats d'entreprises et Fed
-
"Merci Ozzy": à Birmingham, dernier hommage des fans à Ozzy Osbourne
-
Escrime: les sabreuses françaises championnes du monde par équipes
-
Tsunami dans le Pacifique: des vagues jusqu'à 2,50 m attendues en Polynésie, la population préparée
-
Mondiaux de natation: comment Léon Marchand a construit son record du monde
-
Chine: la police démantèle un groupe criminel vendant des peluches Labubu contrefaites
-
Ryanair supprime trois dessertes régionales en France, invoquant une taxe aérienne "astronomique"

Afghanistan: partir ou rester, le dilemme des derniers Sikhs
Responsable du principal temple sikh de Kaboul, Gurnam Singh embrasse du regard l'immense salle qui accueillait autrefois des centaines de fidèles. Seule une poignée d'adeptes y prie: "Tout le monde aime ce pays. Nous sommes Afghans, c'est notre patrie. Mais nous partons par désespoir".
Pieds nus sur le sol recouvert de tapis rouges, les fidèles sont arrivés au compte-gouttes. Les femmes d'un côté, les hommes de l'autre, chaque groupe se réchauffant autour d'un poêle à bois, ils ont écouté des passages du Guru Granth Sahib, le livre saint sikh.
Puis l'ouvrage a été cérémonieusement replacé dans l'autel lui étant consacré. Début novembre, le gurdwara (temple, ndlr) Karte Parwan possédait encore trois exemplaires du livre saint. Mais deux ont été transportés à Delhi pour être "mis à l'abri".
La communauté sikhe d'Afghanistan, qui comptait dans les années 1970 au moins 150.000 membres, n'en a peut-être plus pour longtemps.
Quarante ans de guerre, de pauvreté et de discriminations ont provoqué leur exode. Après l'arrivée des talibans au pouvoir, mi-août, près d'une centaine se sont encore exilés. Selon Gurnam Singh, ils ne sont plus que 140 à travers le pays, la majorité à Kaboul et quelques dizaines à Jalalabad (est).
Manmohan Singh, 60 ans, un ancien respecté de la communauté, fait visiter le gurdwara. Il montre la cuisine partagée, les appartements où sont logées plusieurs familles.
"La joie ou la peine qu'on éprouvait, on la partageait ici. On a d'abord construit le gurdwara, puis les bâtiments autour, puis l'école. Moi aussi j'ai étudié ici", sourit-il.
"Quand ce gurdwara a été construit il y a 60 ans, tout le quartier appartenait aux Sikhs. Il n'y avait pas un seul musulman ici".
De l'extérieur, rien ne distingue le temple des autres bâtiments du quartier. Sa haute porte métallique, ses murs d'enceinte écrus pourraient être ceux de n'importe quelle résidence cossue.
Les mesures de sécurité sont drastiques: plusieurs attaques ont visé les Sikhs -- membres d'une religion hindouiste comptant 25 millions de fidèles surtout présents au Penjab, dans le nord-ouest de l'Inde -- ces dernières années.
Début octobre encore, des hommes armés, non identifiés, ont pénétré de force dans le gurdwara qu'ils ont vandalisé.
- Pour aller où? -
Manjit Singh, 40 ans, fait partie des quelques-uns ayant choisi de rester. Comme nombre de Sikhs, il tient une échoppe de produits pharmaceutiques et médicinaux.
Les affaires vont mal, plus à cause de la crise économique que des mauvaises relations avec les talibans ou les autres Afghans. "Ce sont nos amis. Nous sommes là les uns pour les autres", insiste-t-il.
Mais dans son quartier de Shor Bazar, dans le sud de Kaboul, "il reste à peine deux ou trois familles (...) Tous les autres sont partis".
L'an passé, sa fille a épousé un autre Sikh afghan puis a émigré à Delhi. L'Inde a offert son aide aux Sikhs, facilitant leur installation sans pour autant leur donner la nationalité.
Manjit Singh est resté. Partir, pour aller où? "Pas en Inde. Qu'est-ce que je ferais en Inde? Il n'y a pas de travail ou de maison là-bas".
Autrefois, Shor Bazar était un haut lieu sikh. Il en reste une rue, "Hindu Street", où se trouve le plus ancien gurdwara de Kaboul, vieux de "presque 400 ou 500 ans" selon Manjit Singh.
Entretenu par la communauté, il semble presque neuf mais reste vide. Pourtant "avant, beaucoup de gens venaient ici. Nous avions des prières collectives deux fois par semaine, le dimanche et le mercredi".
- "Trop de pauvreté ici" -
"Avant", c'était avant l'attaque de mars 2020 contre un autre gurdwara de Shor Bazar. L'assaut par plusieurs hommes, revendiqué par l'EI-K, la branche afghane de l'organisation Etat islamique, avait duré six heures, un jour de prière.
Vingt-cinq personnes étaient mortes, dont la sœur de Paramjeet Kaur. Cette mère de trois enfants, âgée de 30 ans, avait elle reçu un éclat dans l'œil gauche. Comme beaucoup d'autres après cette attaque, elle a fait ses valises, direction Delhi.
Mais dans la capitale indienne, "nous n'avions pas de travail et c'était cher alors nous sommes rentrés", raconte Paramjeet Kaur. C'était en juillet, quelques semaines avant le retour au pouvoir des talibans.
Depuis, Paramjeet et sa famille sont nourris et hébergés au gurdwara Karte Parwan. Leur logement, une pièce aux murs nus d'environ 20 m2, est seulement meublée d'un poêle, d'une immense télé et de couchettes posées le long des murs.
Les enfants ne vont pas à l'école et Paramjeet Kaur ne sort pas du gurdwara, rare endroit où elle se sent en sécurité. Elle pense à repartir mais pas en Inde, évoque le Canada ou les Etats-Unis.
"Il y a trop de pauvreté ici. Mon fils et mes filles sont encore petits. Si nous partons, nous pourrons faire quelque chose de notre vie".
Y.Shaath--SF-PST