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En Ethiopie, une clinique pour remettre des ânes sur pattes
Tenu fermement à l'encolure et aux pattes, l'âne braie, récalcitrant, quand un vétérinaire tente tant bien que mal de tailler ses sabots dans une clinique spécialisée d'Addis Abeba.
L'Ethiopie a la plus grande population de ces têtus quadrupèdes au monde, avec 9 millions d'ânes pour 130 millions d'humains. Ils jouent un rôle économique essentiel dans un pays encore essentiellement pauvre. Mais beaucoup sont maltraités ou en piètre santé.
A proximité de Merkato, immense marché à ciel ouvert de la capitale éthiopienne qui s'étire sur des kilomètres, plusieurs dizaines d'ânes sont rassemblés dans l'enceinte du Donkey sanctuary, du nom de l'ONG britannique qui les soignent gratuitement.
Certains sont agités et ruent, quand d'autres se jettent avec avidité sur la nourriture. Soignants et vétérinaires se succèdent pour guérir leurs blessures, coliques ou problèmes oculaires.
Guluma Bayi a fait plus d'une heure et demi de marche avec ses deux animaux pour se rendre à la clinique. "Cela fait trois semaines que mes ânes sont malades (...), l'un a un problème à la patte, l'autre à l'estomac", décrit à l'AFP cet homme de 38 ans, bonnet sur la tête.
Comme les autres personnes venues au Donkey sanctuary, M. Guluma tire l'essentiel de ses revenus des équidés. Le trentenaire remplit des jerricans d'eau, transportés à dos d'âne, qu'il revend ensuite. "Depuis qu'ils sont malades, je n'arrive plus à acheter du pain pour mes enfants", se lamente-t-il.
Après quelques heures passées à la clinique, M. Guluma peut repartir avec ses deux ânes, prêts au labeur.
- "Animaux précieux" -
Selon des estimations de l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture (FAO), l'Ethiopie avait en 2018 la plus importante population d'ânes au monde, avec quelque 9 millions d'individus, soit environ 20% du total mondial.
Les équidés jouent un rôle économique majeur dans ce géant d'Afrique de l'Est. A la campagne, ils servent souvent à labourer les champs. En ville, ils font du transport de marchandises, offrant une alternative économique à la voiture, alors que le prix de l'essence a fortement augmenté. A Addis Abeba, ils sont en outre les seuls à pouvoir se faufiler dans certaines venelles.
"Nous avons un proverbe en Ethiopie, qui dit que si tu n'as pas d'âne, tu es un âne toi-même", sourit Tesfaye Megra, un cadre du Donkey sanctuary. L'ONG, présente dans plusieurs régions éthiopiennes, a ouvert en 2007 le centre d'Addis Abeba.
"Ce sont des animaux extrêmement précieux (...) qui souffrent alors qu'ils fournissent de nombreux services à la communauté", souligne Tesfaye Megra.
Car le quotidien des ânes n'est pas une sinécure. Dans les rues de la capitale éthiopienne, les coins de verdure se font rares, conséquence de l'étalement urbain. Les charges transportées peuvent faire plusieurs dizaines de kilos. Et certains sont battus.
- "Méthodes traditionnelles" -
Les deux ânes de Chane Baye, qui transportent des sacs remplis de céréales aux quatre coins d'Addis Abeba, lui permettent de gagner entre 200 et 400 birr par jour (1,3 à 2,6 euros), dans un pays où 34,6% de la population vit sous le seuil de pauvreté (moins de 2,15 dollars par jour), selon la Banque mondiale.
L'homme de 61 ans, qui arbore une fine barbe grisonnante, dit venir tous les trois mois pour faire examiner ses baudets, "dès qu'ils boitent ou qu'ils ont un problème à l'estomac".
"Avant cette clinique, nous utilisions des méthodes traditionnelles pour les soigner", se remémore-t-il, évoquant notamment des clous sommairement retirés de leurs pattes à l'aide d'un couteau.
Mais aujourd'hui, lorsque les ânes sont blessés, les vétérinaires "pansent les plaies. Lorsqu'ils souffrent d'infections oculaires, ils leur appliquent des médicaments", se réjouit-il.
Derege Tsegay enfile un long gant en plastique, qui lui remonte jusqu'au coude. Après l'avoir enduit d'antiseptique, le vétérinaire insère son bras dans le rectum d'un âne, qui se débat. Il en ressort des excréments qui s'étaient accumulés dans son estomac.
"Cela arrive très souvent", souligne le quadragénaire, qui exerce depuis 2019 au Donkey sanctuary. "Il n'y a pas assez de nourriture pour eux dans la ville" et les ânes ont tendance à manger "ce qu'ils trouvent", notamment des plastiques, ce qui peut à terme bloquer leur système digestif.
"Je suis fier de ce que je fais, sourit le vétérinaire. J'essaye de résoudre les problèmes des propriétaires qui dépendent (financièrement) des ânes."
I.Matar--SF-PST