
-
Tennis: la sensation Victoria Mboko en finale à Montréal contre Osaka
-
Tennis: Khachanov sort Zverev, affrontera Shelton en finale à Toronto
-
Océans: des scientifiques mettent en évidence l'efficacité de très grandes aire protégées
-
Puces taxées à 100%: l'Asie sous pression pour investir aux Etats-Unis
-
Le gouvernement réfléchit à un doublement des franchises médicales unitaires
-
Les physalies, très urticantes, s'invitent sur les plages du Sud Ouest
-
Les orchidées de Taïwan face au couperet douanier de Trump
-
Le sud de la France toujours sur le qui-vive face au plus gros incendie de l'été
-
Fortes chaleurs: la vigilance orange mise en place vendredi dans cinq départements
-
Dans les appartements parisiens, le dilemme de la clim échauffe les esprits
-
Avant la décision du tribunal jeudi, les magasins Naf Naf se préparent déjà à fermer
-
Chine: le commerce extérieur solide en juillet, déjouant les prévisions
-
Sony relève sa prévision de bénéfice net annuel à 5,7 milliards d'euros
-
Décès à 88 ans du légendaire salsero Eddie Palmieri
-
Les nouveaux droits de douane américains entrent en vigueur pour des dizaines d'économies
-
Juillet 2025 sur le podium des mois de juillet les plus chauds sur la planète
-
Sous pression de l'opinion, le Conseil constitutionnel se prononce sur la loi Duplomb
-
L'Aude sur le qui-vive face à un feu d'une ampleur inédite
-
Conflit en Ukraine: Trump prêt à rencontrer Poutine "très bientôt"
-
Ligue des champions: Benfica s'impose à Nice (2-0) et prend une belle option
-
Trump fait passer à 50% les droits de douane pour l'Inde, avant une hausse générale
-
Wall Street portée par Apple, les nouveaux droits de douane en ligne de mire
-
Trump prêt à rencontrer Poutine, potentiellement dès la semaine prochaine
-
Foot: Son Heung-min, nouvel astre de Los Angeles
-
Six millions de comptes clients Bouygues Telecom touchés par une cyberattaque
-
La chaîne Claire's en faillite aux Etats-Unis et dans plusieurs pays
-
A six mois des JO-2026, les médailles du biathlon français se préparent à ski-roues
-
Sud de l'Espagne: l'incendie de Tarifa "stabilisé", retour des vacanciers évacués
-
"C'est une photo de Gaza ?" : l'IA trompeuse pour vérifier des images
-
ONG du prince Harry : le conflit se poursuit après les conclusions du régulateur des associations
-
Liban: le Hezbollah rejette la décision du gouvernement de le désarmer
-
La Bourse de Paris prudente avant l'entrée en vigueur des surtaxes américaines
-
Le plus gros incendie de l'été en France reste incontrôlé dans l'Aude
-
Après le Brésil, l'Inde également cible de 50% de droits de douane par Donald Trump
-
Le prince Harry dédouané d'accusations de harcèlement dans son ONG, mais remonté contre sa présidente
-
La présidente suisse à Washington pour des discussions d'urgence sur les droits de douane
-
Le plus gros incendie de l'été parcourt 16.000 hectares dans l'Aude
-
Plastic Odyssey, un bateau contre les plastiques
-
Wall Street ouvre en hausse, les résultats d'entreprises en ligne de mire
-
Catastrophes naturelles: les incendies de Los Angeles font gonfler les pertes économiques
-
Ukraine : l'émissaire de Trump reçu par Poutine à deux jours de l'expiration de l'ultimatum américain
-
Le plus gros incendie de l'été parcourt 15.000 hectares dans l'Aude
-
Ligue 1: Paul Pogba, l'inexorable lutte contre le temps
-
La répression des fraudes inflige 3,9 millions d'euros d'amende à Fnac Darty, le groupe "contestera"
-
Au Turkménistan, l'heure de refermer les polluantes "portes de l'Enfer"
-
L'armée israélienne sommée "d'exécuter" les prochaines décisions sur Gaza
-
Inde: plus de 50 disparus après une crue subite dans l'Himalaya
-
L'émissaire de Trump reçu par Poutine pour des discussions de la dernière chance sur l'Ukraine
-
Catastrophes naturelles: les incendies de Los Angeles font gonfler pertes économiques au 1S
-
Mannequins trop maigres: Zara épinglé au Royaume-Uni

En Ukraine, l'étonnant réveil de la végétation après la destruction du barrage de Kakhovka
"Toute cette végétation était absente avant l'explosion du barrage" de Kakhovka, dit, l'air presque étonné, le chercheur ukrainien Oleksandre Khodosovtsev, entouré de plantes plus hautes que lui.
La flore de ce petit parc de Kherson, grande ville du sud de l'Ukraine faisant face aux troupes russes, revient pourtant de loin. Comme une grande partie de la zone, elle était submergée il y a un an.
Le 6 juin 2023, des explosions détruisent le barrage de Kakhovka, situé à une cinquantaine de kilomètres en amont et occupé par l'armée russe, provoquant des inondations et des dizaines de morts.
L'Ukraine accuse la Russie d'avoir fait exploser le barrage afin d'empêcher sa contre-offensive de l'été suivant, qui échouera. Moscou lui en renvoie la responsabilité.
A l'époque, comme beaucoup d'experts, Oleksandre Khodosovtsev, professeur de botanique à l'université d'Etat de Kherson, prédit des conséquences potentiellement terribles pour la nature.
Les dégâts environnementaux sont en effet indéniables. De nombreux animaux sont tués, des plantes balayées et des produits chimiques drainés par les eaux.
Sur le court terme, "cela a été une catastrophe", résume auprès de l'AFP M. Khodosovtsev. Mais, après six mois, "la végétation a commencé à se régénérer", analyse le professeur, qui va jusqu'à parler d'une "bonne chose pour la nature" sur le temps long.
- Végétation luxuriante -
Avec une équipe de scientifiques ukrainiens, il s'est rendu à plusieurs reprises dans la zone, pourtant située au centre des combats car le fleuve Dniepr y sépare les armées russe et ukrainienne dans cette partie du pays.
Tous les efforts en valent la peine car, selon lui, "personne dans le monde n'a jamais pu étudier la restauration d'une végétation sur une surface aussi énorme".
En aval de l'ancien barrage, elle est "luxuriante", comme dans le parc de Kherson, dopée par un afflux d'eau et de matière organique, sourit-il.
Mais la zone qui inquiétait davantage les experts est située plus haut. L'immense réservoir artificiel de Kakhovka, créé en même temps que le barrage en 1956, a, en toute logique, perdu beaucoup d'eau.
Quand les scientifiques s'y sont rendus pour la première fois, quelques semaines à peine après la catastrophe, ils y ont trouvé des "paysages martiens" jonchés de coquillages morts, se souvient M. Khodosovtsev.
Cet asséchement a un temps fait craindre la possibilité de tempêtes de poussière. Les chercheurs ont cependant constaté avec surprise le développement rapide de très nombreux saules, signe que la nature semble reprendre ses droits.
"Aujourd'hui, le réservoir de Kakhovka représente 150.000 hectares de terres vertes", soit cinq fois la surface de Malte, relève auprès de l'AFP le ministre ukrainien de l'Environnement Rouslan Strilets.
- Bombes et mines -
Vu d'une colline le bordant, l'ancien réservoir ressemble désormais à un patchwork de vert et de bleu, des larges étendues d'eau émaillées de poches de végétation.
L'experte Anna Kouzemko, qui fait également partie du groupe, concède que mener ces observations scientifiques si près du front n'est "pas facile".
La rive gauche, occupée, est inaccessible aux chercheurs ukrainiens, à leur grande frustration. Et la rive droite, face aux positions russes, est dangereuse.
"L'automne dernier, on a été tellement bombardés qu'on a dû partir très vite", reprend Mme Kouzemko, de l'Institut de botanique. Une mine aurait aussi été découverte à 200 mètres de la voiture des chercheurs.
Mais un scientifique est "passionné" quand il travaille, donc "il ne se préoccupe pas de ce qui vole autour", s'enthousiasme M. Khodosovtsev, le regard exalté.
- Cas unique au monde -
Si le ministère de l'Environnement estime à 3,5 milliards d'euros les dégâts environnementaux causés par la destruction du barrage, il reste "très difficile de parler des conséquences sur le long terme", souligne Rouslan Strilets.
"Ce qui se passe dans l'ancien réservoir de Kakhovka est vraiment un phénomène unique au monde", ajoute-t-il. "Le fait est que la nature est en train de changer."
L'Ukraine compte bien faire condamner la Russie pour écocide. Selon elle, des dizaines d'espèces animales et végétales, dont certaines endémiques, sont désormais en danger de disparition.
Le gouvernement ukrainien prévoit aussi de rebâtir le barrage de Kakhovka quand cela sera possible.
Des militants écologistes ukrainiens y sont fermement opposés, et veulent au contraire laisser l'écosystème revenir à son état antérieur au barrage.
M. Khodosovtsev espère que ses recherches aideront à éclairer ce débat. "Car le monde entier, et l'Ukraine, regardent encore ce qui se passe dans les terres du réservoir de Kakhovka", dit-il, non sans une pointe de fierté.
N.Awad--SF-PST