Sawt Falasteen - L'Allemagne presse l'UE d'assouplir l'interdiction de vente des voitures thermiques en 2035

Euronext
AEX 0.33% 907.69
BEL20 0.26% 4806.36
PX1 0.19% 7749.39
ISEQ 0.15% 11419.85
OSEBX 0.52% 1641.09 kr
PSI20 -0.86% 7687.51
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 0.84% 3625.76
N150 0.29% 3639.84
L'Allemagne presse l'UE d'assouplir l'interdiction de vente des voitures thermiques en 2035
L'Allemagne presse l'UE d'assouplir l'interdiction de vente des voitures thermiques en 2035 / Photo: Alexandra BEIER - AFP

L'Allemagne presse l'UE d'assouplir l'interdiction de vente des voitures thermiques en 2035

Le chancelier allemand Friedrich Merz a réclamé mardi plus de "flexibilité" dans la réglementation européenne qui prévoit une interdiction des ventes de voitures thermiques après 2035, un calendrier décrié par l'industrie automobile, secteur-clé plongé dans la crise.

Taille du texte:

"Nous tenons bien sûr fondamentalement à la transition vers la mobilité électrique", mais "il nous faut une réglementation européenne intelligente, fiable et souple", a déclaré le chancelier, en inaugurant le salon international de l'automobile à Munich.

Lors de son tour du salon le faisant passer par le stand de l'équipementier allemand Mahle, il a insisté : "ce que nous devons fixer comme objectif, c'est la neutralité climatique. Mais c'est à vos ingénieurs et ingénieures de trouver le moyen d'y parvenir".

Le message résonne auprès des géants allemands BMW, Mercedes et Volkswagen, qui remettent ouvertement en cause l'objectif de 2035 fixé par Bruxelles.

Devant le chancelier, Arnd Franz, PDG de Mahle, a exhorté Bruxelles à "laisser de la liberté aux idées et à la concurrence des technologies".

M. Merz a confirmé ses réserves sur le choix d’une seule technologie pour mener à bien la transition climatique. Celle-ci doit se produire, selon lui, de la manière la plus rentable possible en restant flexible sur les technologies.

Le secteur de l'auto mise sur l'électrique, mais estime que le virage, en termes de ventes de modèles neufs en Europe, est trop lent pour atteindre pleinement le cap fixé d'ici 10 ans.

- Concurrence chinoise -

Plus de 150 entreprises - constructeurs de véhicules électriques, fabricants de batteries ou opérateurs de recharge - voient les choses différemment, exhortant lundi la présidente de la Commission européenne à "ne pas reculer".

Au sein de la coalition au pouvoir à Berlin, le parti social-démocrate (SPD) a mis en garde mardi contre un recul sur les objectifs climatiques.

"Remettre en question la sortie des moteurs thermiques met en danger la compétitivité à long terme et déstabilise notre économie", a déclaré Armand Zorn, vice-président du groupe SPD au Bundestag.

Les constructeurs européens rencontreront vendredi Ursula von der Leyen à Bruxelles pour discuter de l'avenir du secteur face aux défis de l'électrification, de la concurrence et des tensions commerciales.

Jan Vlasak, 35 ans, qui travaille chez un constructeur allemand dont il ne veut pas dire le nom, dit espérer que l'UE cèdera.

"Je pense que (la date de 2035) devrait être revue, repoussée de cinq ou dix ans, ce serait bien", confie-t-il à l'AFP, dans les couloirs du salon.

L'économie européenne est "dans une impasse", contrairement à la Chine, maîtresse dans l'art du véhicule électrique à coût raisonnable, abonde Markus Sigmund, employé chez un grand fournisseur.

Le salon de Munich accueille une centaine d'exposants chinois sur environ 700, soit 40% de plus qu'en 2023.

Mais M. Merz n'en a visité aucun pendant son passage.

- "Misérable" Allemagne -

Alors que le géant chinois BYD a présenté sa compacte Dolphin Surf à 20.000 euros, produite dès 2025 en Hongrie pour contourner les droits de douane, Volkswagen a répliqué avec trois marques (VW, Cupra, Škoda) et des modèles d'entrée de gamme à 25.000 euros, qui seront lancés en 2026.

L'objectif ? Capter environ 20% du segment des petites voitures électriques en Europe, soit plusieurs centaines de milliers de véhicules par an.

Un absent de marque à Munich: l'Américain Tesla, présent il y a deux ans, et dont les ventes européennes, grevées par le soutien d'Elon Musk à l'extrême droite du Vieux Continent, ont chuté de 43% au premier semestre.

M. Merz a rappelé la tenue d'une prochaine "concertation" sur l'avenir de l'industrie automobile allemande, impliquant régions et syndicats, alors que le secteur a perdu plus de 50.000 emplois en un an sur un total d'environ 800.000, selon EY.

Volkswagen va se séparer de 35.000 employés d'ici 2030 et arrêter la production dans deux usines allemandes, quand Porsche, Audi et des centaines de sous-traitants dégraissent également leurs effectifs.

"La situation est misérable pour l'économie allemande", résume Ferdinand Dudenhöffer, expert du secteur.

D.AbuRida--SF-PST