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"Une lutte des classes": à Porto Rico, l'opposition à la gentrification
Gloria Cuevas pensait vivre toute sa vie dans une maison centenaire aux murs roses sur la côte ouest de Porto Rico, prisée des surfeurs pour ses eaux mirifiques et ses plages d'éden. Mais son propriétaire en a décidé autrement en transformant les lieux en Airbnb.
La maison a été repeinte en mauve, divisée en deux unités, et Gloria a déménagé plus au sud, loin de la gentrification qui a fait exploser le coût de la vie à Rincon comme dans d'autres villes de Porto Rico, avec les locations à court terme et les investissements étrangers.
"Avant je ne pouvais pas revenir ici, ça me rendait triste et en colère en même temps", souffle Gloria, 68 ans, devant la maison qu'elle occupait. "Le colonialisme nous tue, nous étouffe. C'est un thème global en fait: la lutte des classes", ajoute-t-elle.
Gloria n'est pas seule à se sentir dépossédée sur l'île caribéenne, où les annonces de villas de luxe se multiplient comme les logos d'Airbnb sur des maisons ou appartements où vivaient encore récemment des Portoricains.
En 2012, les lois locales ont permis aux étrangers et aux Américains continentaux de ne pas payer d'impôt s'ils achetaient une résidence sur place ce qui a contribué, selon une partie de la population, à faire grimper le prix des logements et à favoriser l'évasion fiscale.
- "Injuste" -
Ricki Ribeiro, 30 ans, a posé ses pénates il y a un peu plus d'un an à San Juan, la capitale de l'île, où il a relocalisé son entreprise d'emballage et de marketing spécialisé dans le secteur florissant du cannabis.
Cette décision, explique-t-il à l'AFP, a permis à son entreprise de sauver des millions de dollars, et à lui personnellement de ne pas payer d'impôt. L'équivalent d'un deuxième salaire qu'il dit réinvestir dans l'économie locale.
"La population locale est probablement frustrée de ne pas profiter des mêmes avantages que moi", dit l'entrepreneur dont la famille vit dans les Etats de Pennsylvanie et de l'Oklahoma. Territoire rattaché et appartenant aux Etats-Unis, Porto Rico ne jouit pas de ce statut d'Etat, et la population qui y réside ne peut pas voter à la présidentielle américaine.
Le système est "injuste, mais ce n'est pas moi qu'il faut blâmer pour ça, ce n'est pas moi qui ai créé ce programme", se défend Ricki Ribeiro.
- Méga-projet -
Dans la ville balnéaire de Cabo Rojo, à environ une heure de route au sud de Rincon, des habitants prennent les choses en main pour protester contre le projet immobilier Esencia, qui aspire à transformer huit kilomètres carrés de terrain et cinq kilomètres de plage en un complexe hôtelier et résidentiel de luxe valant 2 milliards de dollars.
Ce projet "changerait radicalement le paysage" de la ville, fait valoir Dafne Javier, 77 ans, dont l'arrière-grand-père fut le dernier maire de la municipalité sous l'occupation espagnole et le premier sous la domination américaine en 1898.
Les opposants affirment que ce vaste complexe détruirait l'habitat naturel de la faune, notamment des espèces menacées, tout en aggravant les problèmes d'eau potable, d'électricité et de ramassage des ordures pour les autres habitants de la ville.
Les investisseurs, pour qui Porto Rico est "l'un des marchés en croissance les plus prometteurs au monde", ont promis la création "de milliers d'emplois".
Mais ces emplois seront au salaire minimum, prédit Dafne Javier, qui craint l'arrivée de nouveaux riches qui "ne se mélangeront pas" à la population locale.
"Ils n'ont aucune idée de ce qu'ils détruisent, et s'ils en ont une, alors ils devraient avoir honte", déplore Christopher Powers, établi depuis 20 ans à Cabo Rojo, où il vit avec son épouse portoricaine et leurs enfants.
"Ce projet est non seulement écologiquement destructeur (...) mais il est aussi contraire à l'esprit et aux valeurs des +Caborojinos+", la population locale, dit-il sur place.
De retour à Rincon, plus au nord, Gloria Cuevas espère que son histoire et celles d'autres personnes déplacées par la gentrification permettront à la population de l'île de comprendre ce qu'elle risque de perdre.
"Nous devons continuer à nous battre. Nous devons éduquer notre jeunesse. Avez-vous entendu parler de Bad Bunny ?", lance la sexagénaire en évoquant la superstar portoricaine dont la musique et les 30 concerts locaux, cet été à San Juan, servent de caisse de résonance au débat sur les craintes d'une dilution de l'identité locale.
Pour Gloria, le message est clair: "cette île nous appartient, nous ne partirons pas"
G.AbuGhazaleh--SF-PST