
-
Basket: Paris prend brillamment les devants en finale de l'Elite
-
Judo: le Français Joan-Benjamin Gaba sacré champion du monde en -73 kg
-
Les dirigeants du G7, dont Trump, se réunissent au Canada sur fond de tensions au Moyen-Orient
-
Athlétisme: le perchiste Armand Duplantis porte son record du monde à 6,28 m
-
Le dirigeants du G7, dont Trump, se réunissent au Canada sur fond de tensions au Moyen-Orient
-
Orages: deux morts en France depuis vendredi, six départements de l'est en vigilance orange
-
Prix de Diane : victoire de la pouliche française Gezora , championne d'Europe sur 2.100 mètres
-
Cyclisme: Pogacar remporte son premier Critérium du Dauphiné
-
Ligue des champions de hand: Nantes monte sur la troisième marche
-
Israël prévient que l'Iran paiera "un prix très lourd", au troisième jour de conflit
-
Foot: Gattuso devient l'improbable homme providentiel de l'Italie
-
Tennis: l'Allemande Tatjana Maria s'offre le Queen's à 37 ans
-
Aux 24 Heures du Mans, Ferrari récidive et soigne sa légende
-
Macron au Groenland pour exprimer la "solidarité européenne" face aux visées de Trump
-
Crash du Boeing 787 d'Air India: des familles se plaignent d'un manque de soutien
-
Pays-Bas : une marée rouge à La Haye pour demander au gouvernement de lutter contre le "génocide" à Gaza
-
Raids israéliens intenses en Iran, mosquées et stations de métro serviront d'abris
-
"Il ne reste plus rien": des Israéliens face aux dégâts causés par les frappes iraniennes
-
L'armée de l'air israélienne bombarde l'Iran, tirs iraniens meurtriers
-
Orages: deux morts en France, avant une nouvelle "salve" dans l'est
-
Dans le nord-est de l'Ukraine, l'avancée russe menace les alentours de la ville de Soumy
-
24 Heures du Mans: à quatre heures de l'arrivée, Ferrari fragile favori
-
L'armée de l'air israélienne bombarde des sites en Iran pour le 3e jour consécutif
-
En Ethiopie, confronté à un pompage massif, le lac Dembel meurt à petit feu
-
Vautrin ne veut plus que les enfants de moins de trois ans soient exposés aux écrans
-
L'attaque israélienne sur l'Iran, énième démonstration des capacités du Mossad
-
"Un combat acharné": en Irlande, vers l'exhumation de 796 bébés morts dans un foyer religieux
-
"Dernière influenceuse de ma famille?": le meurtre d'une TikTokeuse inquiète les Pakistanaises
-
Lunettes, enceinte, objet portatif, quel est l'appareil IA de demain ?
-
Entre G7 et Brics, l'Inde veut porter la voix du "Sud global"
-
Dix morts en Israël dans les tirs de missiles iraniens, sites bombardés à Téhéran
-
24 Heures du Mans: Ferrari mène d'une courte tête, Porsche et Toyota en embuscade
-
Matcha latte contre café crème: le boom des "coffee shops" en France
-
Colombie: une femme arrêtée en lien avec la tentative d'homicide du candidat Uribe
-
Mondial des clubs: l'autre rêve américain de Griezmann
-
Basket: Paris et Monaco, le "combat" des favoris pour le titre
-
Athlétisme: Duplantis en quête d'un record du monde devant son public à Stockholm
-
Mondial des clubs: le PSG retrouve l'Atlético Madrid, avec un autre statut
-
24 Heures du Mans: Bras de fer Ferrari-Porsche au lever du jour
-
Nouvelles frappes israéliennes sur l'Iran qui riposte par des salves de missiles
-
Mondial des clubs: du monde, mais pas de but lors d'Inter Miami-Al Ahly, malgré Messi
-
Macron veut apporter un message de soutien au Groenland face aux visées de Trump
-
Nicolas Sarkozy exclu de la Légion d'honneur après sa condamnation dans l'affaire des écoutes
-
F1: Russell en pole devant Verstappen au Canada, les McLaren en retrait
-
Nouvelles frappes israéliennes sur l'Iran, après une salve de missiles
-
Une parade militaire rêvée par Trump malgré d'importantes manifestations d'opposants
-
F1: George Russell (Mercedes) partira en pole position du GP du Canada
-
Euro-2025 Espoirs: La France miraculée contre la Géorgie
-
Top 14: Toulon retrouve les demi-finales, huit ans après
-
24 Heures du Mans: Ferrari seule au monde en début de nuit

Le Kényan Ngugi wa Thiong'o, héraut des langues africaines
Le Kényan Ngugi wa Thiong'o, mort mercredi à l'âge de 87 ans, avait décidé durant son emprisonnement à la fin des années 1970 d'abandonner l'anglais pour écrire dans sa langue natale, le kikuyu, choix radical mais capital dans une œuvre marquée par la lutte contre les inégalités.
"Je crois tellement en l'égalité des langues. Je suis complètement horrifié par la hiérarchie des langues", affirmait l'écrivain dans un entretien à l'AFP en 2024, depuis la Californie, où il vivait en exil.
Cette décision avait à l'époque suscité l'incompréhension. "Nous pensions tous qu'il était fou (...) et courageux à la fois", raconte l'écrivain kényan David Maillu: "On se demandait qui achèterait les livres."
Il est pourtant devenu une des figures de la littérature d'Afrique de l'Est, et de tout le continent africain, régulièrement cité comme nobélisable.
"Il a revitalisé les langues africaines, longtemps dénigrées comme étant incapables d'exprimer la modernité de manière intelligible", estime Evan Mwangi, professeur de littérature à l'université américaine de Northwestern.
"Il fait ce que d'autres écrivains majeurs de l'histoire ont fait: écrire dans la langue de leur peuple plutôt que dans celle de l'élite", poursuit-il, citant les exemples de Shakespeare, Dante et Tolstoï.
Ce choix s'inscrit dans sa critique de toute forme de domination, de la colonisation britannique du Kenya aux inégalités et injustices de la société kényane postcoloniale.
- Exil -
Né dans une famille de paysans de la région de Limuru, non loin de Nairobi, Ngugi wa Thiong'o a été marqué dès sa jeunesse par la colonisation britannique et l'insurrection locale Mau Mau entre 1952 et 1960, cruciale dans la marche vers l'indépendance finalement obtenue en 1963, qui influenceront ses premières œuvres.
Après l'indépendance, ses romans et pièces s'attaquent aux élites du pays, comme dans "Pétales de sang" - l'un de ses derniers romans écrits en anglais en 1977 - qui dresse un tableau sans complaisance du Kenya post-colonial.
La même année, la pièce "Je me marierai quand je voudrai", co-écrite avec l'écrivain Ngugi wa Mirii, qui évoque l'exploitation des Kényans ordinaires par l'élite politique et économique irrite les autorités, qui font emprisonner les deux auteurs en décembre 1977.
C'est dans sa cellule de la prison de haute sécurité de Kamiti que Ngugi wa Thiong'o écrit son premier roman en kikuyu "Caitaani Mutharaba-ini" ("Le Diable sur la Croix").
"Je l'ai écrit sur le seul papier dont je disposais, du papier toilette", a-t-il raconté à la radio américaine NPR.
Décrit comme un prisonnier d'opinion par Amnesty International, il sera libéré en décembre 1978 après une campagne internationale de soutien.
Il décide de s'exiler en 1982 après l'interdiction des compagnie de théâtre au Kenya, dirigé depuis 1978 par l'autocrate Daniel arap Moi. Il s'installera en Grande-Bretagne, puis aux Etats-Unis.
En 1986, celui qui a abandonné son prénom occidental, James, publie "Décoloniser l'esprit". Dans cet ensemble d'essais et manifeste post-colonial, il revendique l'adoption de sa langue natale comme langue d'écriture.
Ngugi wa Thiong'o revient au Kenya en juillet 2004, après que Daniel arap Moi a quitté le pouvoir.
A son arrivée, avec son épouse Njeeri, il déclare venir "l'esprit ouvert, le coeur ouvert et les bras ouverts".
Quelques jours plus tard, le couple est violemment attaqué dans son appartement: sa femme est violée, lui tabassé. Il n'a pas été établi si cette agression était à motivation criminelle ou politique. A la suite cette agression il n'est que rarement rentré au pays.
Marié et père de trois enfants, il vivait aux Etats-Unis depuis 1989, où il a enseigné la littérature comparée à l'université californienne d'Irvine.
H.Nasr--SF-PST