
-
Au Burkina, les violences jihadistes bouleversent la production de coton
-
La Bourse de Paris en hausse après l'inflation américaine
-
Le typhon Podul touche Taïwan
-
Berlin, Londres et Paris prêts à réimposer des sanctions contre l'Iran
-
Les canicules sont-elles plus dangereuses quand elles durent ?
-
Australie: découverte d'une baleine préhistorique
-
A Cergy-Pontoise, la gendarmerie traque les incendies criminels grâce à la science
-
Bug, mauvaise conduite ou "censure": Grok peine à expliquer sa courte suspension
-
Gymnastique: La championne olympique Andrade renonce à concourir au sol pour raison de santé
-
En Bretagne, la vaccination bat son plein contre la fièvre catarrhale ovine
-
Les Catacombes de Paris, une visite fraicheur pour échapper à la canicule
-
Décollage réussi pour le lanceur européen Ariane 6 en Guyane
-
A Taïwan, un mémorial pour les prisonniers alliés rend hommage à ces "oubliés"
-
Canicule: la chaleur reste intense sur le Centre-Est
-
Nouvelle-Calédonie: le FLNKS rejette l'accord de Bougival et demande des élections en novembre
-
Ukraine: les Européens tentent de peser sur Trump avant sa rencontre avec Poutine
-
Nice, battu à Benfica, ne jouera pas la Ligue des champions
-
Wall Street s'accroche aux perspectives de baisse des taux de la Fed
-
En crise, la Bolivie s'apprête à virer à droite après 20 ans de socialisme
-
En pleine canicule, l'Europe en surchauffe lutte contre les feux
-
Athlétisme: Fred Kerley, médaillé olympique sur 100 m, suspendu provisoirement par l'antidopage (AIU)
-
Canicule: une grande partie de la France étouffe, le mercure bat des records
-
L'Egypte annonce travailler avec les médiateurs en vue d'une trêve à Gaza
-
Athlétisme: le perchiste Armand Duplantis porte son record du monde à 6,29 m
-
Foot: Jack Grealish prêté par Manchester City à Everton
-
La Bourse de Paris portée par la perspective de baisse des taux aux Etats-Unis
-
Le président de l'Ina suspendu de ses fonctions par Dati après avoir acheté de la cocaïne
-
En pleine canicule, l'Europe étouffe et se bat contre les incendies
-
Canicule: 14 départements en alerte rouge, la chaleur s'étend
-
Foot: Donnarumma, un héros invité à prendre la porte
-
La COP brésilienne promettra moins et agira plus, dit son président à l'AFP
-
Foot: le PSG officialise le recrutement du défenseur ukrainien Illia Zabarnyi
-
Chaleur à Paris: se baigner dans la Seine, "quelle aubaine !"
-
Le patron de l'INA interpellé fin juillet pour l'achat de cocaïne à Paris
-
Aude: "vigilance maximale" face au risque de réactivation du feu
-
Taïwan: près de 2.000 personnes évacuées à l’approche du typhon Podul
-
Canicule: la France étouffe, 14 départements en alerte maximale
-
Japon: hommage aux victimes de l'une des pires catastrophe aériennes, 40 ans après
-
Grande-Bretagne: pénurie d'eau "d'importance nationale" en Angleterre
-
A Hong Kong, un vide juridique bénéficie aux créateurs de deepfakes pornographiques
-
La Bourse de Paris profite de l'optimisme après la trêve commerciale entre Etats-Unis et Chine
-
Sécurité informatique: le mot de passe a-t-il dit son dernier mot?
-
A Toulouse, soigner les parents pour protéger les nouveau-nés
-
Droits de douane: Trump prolonge de 90 jours la trêve avec Pékin
-
Un fossile de mammifère du temps des dinosaures découvert au Chili
-
Sécheresse: plus de la moitié de l'Europe et du pourtour méditerranéen affectés depuis avril
-
Colombie: décès du candidat présidentiel blessé lors d'un attentat en juin
-
Explosion dans une usine de Pennsylvanie: deux morts, 10 blessés
-
Canicule: le Sud-Ouest et le Centre-Est en vigilance maximale
-
Macron promulgue la loi Duplomb après la censure partielle du Conseil constitutionnel

"Tu ne tueras point": en Russie, les derniers prêtres rebelles
Le père Guéorgui Edelchtein, 89 printemps, ne se lasse jamais d'un bon débat. Assis devant une collection d’icônes, il pointe un fauteuil vide. "J'aimerais avoir en face de moi un ou deux de mes adversaires."
Pourquoi est-il l'un des rares prêtres orthodoxes de Russie à s'opposer à l'offensive en Ukraine? Le vieux pope, barbe blanche et soutane noire, répond d'une voix chevrotante, mais sans hésitation.
"J'ai peur d'être un mauvais prêtre, car je n'ai pas toujours été contre toutes les guerres, mais j'ai toujours été contre les guerres agressives, de conquête."
"L'Ukraine est indépendante, qu'ils fassent ce que bon leur semble", ajoute-t-il, interrogé par l’AFP dans sa maison du hameau de Novo-Bely Kamen, sur les bords de la Volga, à six heures de route de Moscou.
Depuis l'attaque du 24 février, seule une poignée de prêtres de l'Eglise russe -- qui revendique 150 millions de fidèles à travers le monde -- se sont prononcés ouvertement contre la campagne militaire du Kremlin.
A l'inverse, leur chef, le Patriarche Kirill, a multiplié les homélies belliqueuses, appelant à "faire corps" autour du pouvoir pour vaincre les "ennemis" de l'union historique entre la Russie et l'Ukraine.
Depuis sa nomination en 2009, Kirill prône sans modération une alliance avec le régime de Vladimir Poutine, au nom de valeurs conservatrices opposées à un Occident jugé impie.
L'actuelle Eglise orthodoxe russe, institution très hiérarchisée sous contrôle des services secrets pendant l'URSS, n'a jamais encouragé la critique. Mais des irréductibles demeurent.
- "Sang sur les mains" -
Le 25 février, le père Edelchtein a signé une lettre rédigée par l'un de ses amis, le père Ioann Bourdine, et publiée sur le site de leur paroisse du village de Karabanovo, dans la région de Kostroma.
"Le sang des Ukrainiens n'est pas seulement sur les mains des dirigeants russes et des soldats exécutant les ordres. Il est aussi sur les mains de ceux soutenant cette guerre ou se taisant", indiquait le message, depuis supprimé.
Le chef du diocèse de Kostroma, le métropolite Ferapont, a condamné cette intervention et souligné que les deux popes étaient les seuls clercs de la région, qui en compte 160, à avoir protesté contre l'offensive.
Mais la protestation ne s'est pas arrêtée là. Le 6 mars, lors d'une messe, le père Bourdine évoque négativement le conflit.
Le jour même, il est convoqué et interrogé au commissariat. Le 10 mars, il reçoit une amende de 35.000 roubles (440 euros) pour "discréditation" de l'armée, une nouvelle infraction passible de trois ans de prison en cas de récidive.
Au procès, quatre personnes ont témoigné contre lui.
"Pendant la messe, le père Bourdine (…) nous a dit qu’il allait prier pour l’Ukraine", a déclaré une paroissienne, selon une copie du dossier consultée par l'AFP.
- "Sataniste" -
Le prêtre Bourdine, 50 ans, s'exprime toujours contre l'offensive. "Le commandement +Tu ne tueras point+ est pour moi inconditionnel, comme les autres", dit-il à l'AFP, depuis sa maison située près de Kostroma.
Selon lui, peu de popes orthodoxes russes critiquent le conflit car beaucoup sont sensibles à la "propagande" et "peu éduqués". S'ajoute la peur de sanctions ou de poursuites judiciaires.
Ioann Bourdine raconte que la police est venue prendre des photos de sa maison et de sa voiture.
"Le père Bourdine est bien plus courageux que moi", glisse le père Guéorgui Edelchtein, depuis une chapelle construite près de sa maison.
D'origine juive par son père, et polonaise catholique par sa mère, Edelchtein s'est converti à l’orthodoxie en 1955 dans l'espoir, déçu, d'échapper à l'emprise du système soviétique. L’un de ses deux fils, Yuli-Yoel, a lui émigré en Israël où il a mené une importante carrière politique.
"Les dirigeants de notre Eglise sont toujours des laquais du régime communiste", lâche Edelchtein, assurant que le Patriarcat de Moscou a été ravivé en 1943 par un "sataniste": Staline.
Les deux prêtres ne se présentent pourtant pas comme des dissidents et, au nom de l'unité de l'Eglise russe, traversée par de terribles schismes au cours de son Histoire, n’appellent pas à désobéir au Patriarche.
"Si une personne commet un péché, il se compromet, mais ne compromet pas toute l'Eglise", estime Ioann Bourdine.
Ses déboires l'ont toutefois bouleversé. Début avril, il s’est retiré du service actif et réfléchit à son avenir, au sein ou en dehors de l'Eglise.
Issu d'une famille religieuse, mais ordonné seulement en 2015, après une carrière de journaliste, il tient à respecter ses "convictions intimes".
"Si, au sein de cette Eglise, je parle en me censurant, si j'arrête de dire qu'un péché est un péché et que les bains de sang sont inadmissibles, alors, petit à petit, je cesserai d'être un berger."
K.AbuDahab--SF-PST